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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 08:15

Ce sont environ deux millions de "chineurs" qui vont parcourir les trottoirs de Lille ces deux jours, y ingurgitant à l'occasion quelques tonnes de frites et de moules arrosées d'une quantité non déterminable de bière et autres liquides plus ou moins alcoolisés. Nul doute que ce sera un succès et que vendeurs et acheteurs rentreront chez eux contents de leur journée et des bonnes affaires réalisées.


Une autre braderie a lieu en ce moment, après un autre événement financier passé inaperçu.


Après avoir perdu beaucoup d'argent dans des aventures financières américaines (les fameuses " subprimes " qui devaient pourtant rapporter des fortunes) mais voulant tout de même s'offrir une banque italienne qui devrait lui permettre de conforter sa situation nationale, européenne et mondiale (la fameuse " croissance externe "), le Crédit agricole a lancé une opération d'augmentation de capital. Il s'agit également de revenir à des ratios financièrement acceptables, ce qui se prononce, dans le langage des banquiers, " améliorer ses ratios prudentiels et conserver sa flexibilité financière ". En un mot, après avoir gaspillé l'argent, on demande à autrui de vous aider en mettant la main à la poche.

Une autre banque est en train d'essayer de se sortir d'affaire. Il s'agit de Natixis, une banque d'affaires et d'investissement, filiale aujourd'hui du groupe Banques populaires et du groupe Caisses d'épargne (qui y ont fusionné leurs deux banques d'investissement respectives), qui fut jadis un des bras armés, sous le nom de BFCE (Banque française du commerce extérieur), de la politique de la France en matière d'exportation/importation. C'était au temps où l'état avait une politique et des ambitions, temps révolu puisque c'est au " marché " de résoudre désormais de ce genre de problèmes.

Cet établissement, introduit en bourse fin 2006 au moment de sa création, offrait à l'époque ses actions pour un peu moins de 20 euro pièce. Moins de deux ans plus tard, la même action valait autour de 6 euro, soit une belle dégringolade, même dans ce monde dangereux et fou qu'est la bourse. Aujourd'hui, pour 2,25 euro, cette banque brade ses actions et espère trouver un peu moins de 4 milliards d'euro, somme plutôt respectable pour une société au capital de 2 milliards d'euro.


Une fois de plus, l'expertise de nos grands financiers semble prise en défaut, et les déclarations d'une certaine ministre des finances sur cette crise qui ne devait pas toucher la France (comme celles sur l'inflation, la croissance, le commerce extérieur – liste non exhaustive) paraissent quelque peu décalées. C'est Michel Jobert, ministre de gouvernements de droite comme de gauche, qui disait que " la France pèse peu ". Je ne sais ce qui reste de la grandeur passée ou présente de la France, j'ai des craintes pour son avenir, mais je crois pourvoir dire que les propos de nos grands banquiers et de leur représentante gouvernementale ont le poids des paroles verbales qu'il vaut mieux oublier, surtout quand on est chômeur non indemnisé, smicard à temps partiel contraint, ou que votre trop petit revenu vous interdit d'avoir accès à un logement décent...


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"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux  l'autorité de personne alors c'est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie."
Platon.

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