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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 21:56

Sa mort a été signalée sur les radios et on a vu quelques instants son visage sur les écrans de télévision, vieillard au visage usé, aux yeux pleins de vie où passe pourtant l'ombre de la tristesse. C'est Marek Edelman qui vient de mourir, qui vient de rejoindre la multitude de ceux qui n'avaient commis que le crime de naître.


Sa vie, qui aurait pu être aussi ordinaire que celle de n'importe quel autre petit enfant né quelque part en Europe centrale, est devenue un destin le jour où il décida, avec quelques centaines d'autres, de refuser d'être assassiné sans réagir, et, quitte à mourir, de mourir debout. S'il a miraculeusement survécu, ce n'est pas faute d'avoir regardé la mort en face, d'avoir contemplé ce qui pourrait bien être l'enfer sur terre. Et, survivant, il a voulu jusqu'à la fin de sa vie rester en Pologne, "parcequ'il fallait bien que quelqu'un reste ici pour s'occuper de tous ceux qui y ont péri".


Faites de beaux rêves.

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 09:00
C'était chaud, ce matin, sur FranceInter où Demorand recevait l'affable, le courtois, le gentil Xavier Bertrand - que je considère personnellement comme une canaille, au sens politique du terme.

Il a bien sûr été question des suicides chez France-Telecom, et au cours de la discussion le Bertrand (affable, courtois, gentil comme on sait) s'est offert un des exercices de mauvaise foi dont il partage avec d'autres le secret. Si ses propos vous intéressent, vous pouvez toujours aller là pour les entendre, vous verrez pourquoi j'ai employé le mot "canaille au sens politique du terme". Mais laissons ça pour en venir à autre chose, les indemnités reçues en cas d'accident du travail.

D'abord, des chiffres, comme on dit. En suivant ce lien, vous constaterez que, dans le seul BTP (bâtiment et travaux publics), ce sont 184 personnes qui ont perdu la vie du fait d'acidents du travail pendant la seule année 2007 (on est fin 2009, et je ne sais rien des statistiques 2008). En gros, 3 par semaine, mois d'août compris.
A comparer avec le nombre de morts par overdose de tous types de drogues.

Ensuite, et dans la mesure de mes maigres moyens, un peu de réflexion, un peu de droit pourrait-on dire.

Dans le cadre du contrat de travail, créé il y a environ un siècle (source ici) pour remplacer le "contrat de louage d'ouvrage", on trouve  trois éléments caractéristiques:
* la mise à la disposition de l'employeur de sa force de travail par le salarié,
* la réalisation de ce travail sous l'autorité de l'employeur (il y a subordination du salarié à l'employeur, ce qui est essentiel),
* le versement d'une rémunération en contrepartie du travail (source ici).

En cas d'accident du travail (et après d'âpres luttes collectives menées par les salariés) le salarié est aujourd'hui indemnisé, selon des règles spécifiques, et par des caisses autonomes alimentées par les employeurs seuls, car ils sont seuls responsables des accidents advenus aux personnes qui sont leurs subordonnés, qui travaillent sous leur autorité (toujours la subordination).
Il faut noter que les cotisations des employeurs aux caisses qui indemnisent les accidents du travail sont fonction des événements survenus dans leurs entreprises. En un mot, il s'agit tout simplement d'un système bonus/malus: beaucoup d'accidents, primes élevées, peu d'accidents, primes réduites. Ce qui explique à quel point il est difficile de faire admettre l'existence de l'accident du travail, les organismes indemnisateurs et les employeurs, comme les assureurs, se faisant toujours tirer l'oreille pour payer. Et c'est pourquoi les employeurs chercheront toujours à faire apparaître la faute du salarié, c'est à dire le défaut de mise en oeuvre des moyens de protection ou de prévention par le salarié qui est ainsi sorti volontairement de son statut du subordination. Tout se tient.

Notre gouvernement souhaite aujourd'hui "fiscaliser" (faire rentrer dans le revenu imposable) les indemnités versées au titre des accidents du travail, en entretenant une confusion entre salaire (contrepartie d'une activité) et indemnité (compensation d'un préjudice) sous le terme global de revenu; et même si par ailleurs on différencie, du point de vue fiscal, de nombreux revenus (du travail, fonciers, mobiliers, financiers, etc.).
En soi, hors du tour de passe-passe conceptuel, ce ne serait pas forcément grave. Mais le pire est encore à venir, car, en faisant la confusion entre salaire/revenu/indemnité, il pourrait bien se faire que, dans ce seul domaine, on décide de fiscaliser les indemnités versées aux ayant-droit des 184 personnes décédées en 2007. Ces indemnités devant compenser la perte de revenu causée par la perte(!) du salarié, il serait tout à fait envisageable qu'elles soient elles aussi imposables...

Quoi qu'il en soit, et malgré tous les mensonges (non, non, la poste ne sera pas privatisée...), peut-être arrivera-t-il un moment où les gens verront leurs yeux s'ouvrir. Espérons qu'il ne sera pas trop tard.

Faites de beaux rêves.
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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 20:38
Quo usque tandem abutere, Catilina, patientia nostra, s'écrit Ciceron au début des Catilinaires.

Et on a bien envie de poser la même question à la ministre de l'économie qui patauge, tergiverse et s'emberlificote la rhétorique en expliquant qu'il ne faut pas abuser de la patience des Français en leur proposant de voter à toute occasion ou sous n'importe quel prétexte... Elle répondait, semble-t-il, à un journaliste (j'ai perdu le lien!) qui lui demandait pourquoi le président de la République (celui qui a dit "le secret bancaire, c'est fini, les paradis fiscaux, c'est fini") ne soumettait pas à référendum le changement de statut de l'administration des postes, et jadis du télégraphe (disparu) et du téléphone (vendu aux nouveau fermiers généraux, et en voie de fusion avec les Pompes funèbres générales, hélas).
Et pourtant, le candidat Sarkozy avait bel et bien promis d'avoir recours au fameux référendum. Mais il ne faut pas abuser... même si, depuis son élection, aucun référendum n'a eu lieu sur aucun des grands sujets qui ont fait l'objet de réformes.

Ne désespérons pas. Il y aura peut-être un jour un référendum. Sur l'élévation à la dignité de Maréchale de France de ma Carlita-qu'elle-est-belle-ma-femme... Incontestablement, ça aurait de la gueule !

Faites de beaux rêves.
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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 12:29
Le saviez-vous? On vote à la fin de la semaine en Irlande...

Peut-être pas, dans la mesure où nos médias sont d'une exceptionnelle discrétion à ce sujet. Comme si tout le monde avait peur, car imaginons que les Irlandais confirment leur NON au traité de Lisbonne.

Alors, attendons.
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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 07:47
C'est le 3 octobre.

Nous sommes tous invités à aller voter pour dire que nous ne voulons pas du changement de statut de la poste, que nous ne voulons pas ouvrir la boite de Pandore de la privatisation.
Et quant à ceux qui ne veulent pas y croire, qu'ils aillent voir ce qui s'est passé dans d'autres pays d'Europe... ou ce qu'il est advenu de Gaz de France, cette société qui ne serait jamais privatisée, comme l'avait un ministre de l'économie devenu depuis président de la République.

Nous trouverons bien quelques minutes pour une cause qui vaut la peine.

Faites de beaux rêves.

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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 12:45
Tout à fait par hasard tombe sous mon regard l'intitulé exact du ministère installé place Vendôme à Paris. C'est le Ministère de la justice et des libertés. Ma sagace épouse dit se méfier du mot liberté employé au pluriel... faut-il la rassurer ? Pas facile.

D'autant plus que, depuis certain lapsus (?) commis hier par certain président le la République française, on aurait tendance à penser qu'il s'agit du ministère de la justice et des libertés prises par le président de la République française avec le justice...


Je ne vais pas lui reprocher ses écarts de langage, mais j'aimerais tellement qu'il s'y adonne en petit comité, entre intimes, ce qui nous éviterait un ridicule que nous n'avons pas tous mérité.

Faites de beaux rêves.
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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 06:52
Le 22 septembre, jour de l'automne. Je suis donc en retard pour changer les couleurs de mon blog. Ceux qui m'aiment tout de même un peu me pardonneront.

Faites de beaux rêves.
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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 09:27
Difficile de ne pas voir, dans notre périple normand d'il y a quatre jours, ces panneaux qui annonçaient à la fois la "grève du lait" et des distributions gratuites.

Et hier soir, ces images des tonnes à lisier qui épandent, sur fond de Mont Saint Michel, des milliers de litres de lait.
Et le le regard de ces hommes et de ces femmes qui sont certes heureux de se voir nombreux, mais où il y a comme une ombre de honte à jeter ce liquide si précieux, si symbolique, alors que tant de gens, dans leur propre pays, ont faim - d'ailleurs, ils le disent.
Et ces gens qui travaillent entre 8 et 12 heures par jour (sept jours par semaine) pour un revenu qui n'atteint pas le RMI, et qu'éconduisent plus ou moins fermement hauts fonctionnaires et ministres qui proposent, comme une aumône, de réunir les banquiers (les distributeurs de stock options à leurs dirigeants, de bonus à leurs traders) pour que ceux-ci soient compréhensifs et accordent quelques jours de trésorerie supplémentaire.
Et la rengaine de la concurrence libre et non faussée reprise par les bureaucrates "européo-apatrides", les "expatriés hors taxes de l'intérieur", les idéologues de l'hyper-libéralisme qui auraient, tout autant, enfourché les doctrines stalino-étatiques si tel avait été leur intérêt, qui, aujourd'hui, n'ont à proposer que la "prime à la casse"... et pourquoi pas une bonne cravate de chanvre à chaque péquenot? La solution du "départ volontaire" est déjà en route chez France Telecom, elle se pratique aussi dans les prisons, et on dit que quelques producteurs de lait ont aussi sauté du tabouret. Ils sont bien bons de résoudre ainsi le problème.

Nul doute que la guerre, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, a été déclarée -si tant est qu'elle ait jamais cessé- aux pauvres, immigrés irréguliers, paysans improductifs, salariés en surnombre, tandis que se gobergent les happy few qu'aucune honte ne saurait atteindre.
Au salon de l'automobile de Frankfort, on propose des voitures à plus de 100.000 euro l'unité. Et les vendeurs de ces merveilles (de 0 à 100 km/h en moins de 10, de 7, voire de 5 secondes -à mes yeux, strict succédané érectile) de proclamer haut et fort qu'ils n'ont aucune inquiétude, et "qu'il y aura toujours un marché pour ce genre de voitures."

Faites de beaux rêves, et que la colère me lâche un peu.
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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 14:00
Vous l'avez remarqué, il y a de la publicité sur ce blog. Cela me permet de gagner un peu de sous, comme expliqué ici il y a quelques jours. Mais je viens de découvrir que cette publicité est auto-ciblante, comme ne le disent pas encore les spécialistes de la chose.

J'ai en effet cliqué sur cette publicité qui, à mes yeux, se renouvelle assez peu, mais je m'en moque. Et, curieusement, le thème a changé, et j'ai pu accéder à cette page en cliquant sur la vignette, puis à cette page en allant plus loin.

Intéressant, non ?

Faites de beaux rêves.
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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 02:01
M. Eric Baissons, dont on ne parlait plus depuis trop longtemps, se rappelle à notre meilleur souvenir en lâchant, comme c'est devenu coutumier, une nouvelle ânerie. Et comme c'est assez drôle, un certain Eolas en profite pour le désigner aux rieurs de toutes catégories.

Le recours au test ADN pour prouver la légitimité de la demande de rapprochement familial était une excellente idée du gouvernement du nanoprésident. Les parlementaires avaient voté un texte en ce sens, et voilà que le ministre déclare que cette affaire, cette "usine à gaz" comme on dit de nos jours, est devenue tellement compliquée qu'on n'appliquera pas la loi.

Ceux qui ont fait un peu de droit se souviennent certainement de l'adage latin "pater is est quem justae nuptiae demonstrant", qui dit en quelque sorte que le père d'un enfant est le mari de la mère. Et il n'est pas facile de faire tomber cette présomption de paternité.
Les professeurs de droit, du moins quand ils ont un peu d'humour, profitent souvent de cette occasion pour s'interroger sur les raisons qui ont poussé les législateurs à adopter une tel principe, propre à assurer surtout la paix des famille malgré les écarts de conduite dont tout un chacun peut se rendre coupable, et de broder sur les hypothèses les plus folles, les pourcentages les plus inattendus, pour savoir quelle partie de la population jouit de cette présomption qui lui assure un père et une mère légaux, à défaut d'être biologiquement les siens.
Est-ce ce qui guide la pensée de M. Baisons Baissons, qui se serait rendu compte qu'il venait de planter un coin bien dangereux dans un édifice quelque peu fragilisé, à savoir la famille. Car si les test ADN devait être pratiqués légalement en vue du contrôle du regroupement familial, qu'aurait-on pu répondre à ceux qui se seraient opposés à l'extension de ces tests à toute contestation de paternité... J'exagère, évidemment, mais nous savons depuis longtemps que si le pire n'est pas certain, il toujours possible.

Faites de beaux rêves.
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"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux  l'autorité de personne alors c'est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie."
Platon.

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