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3 janvier 2009 6 03 /01 /janvier /2009 21:29
Il y bien longtemps, quand j'avais la chance d'exercer la noble profession d'enseignant de la conduite et de la sécurité routière, j'avais rédigé ce texte à l'intention de mes élèves. Au fond, il n'a tellement vieilli...
Pour ce qui concerne les problèmes de placement, tout le monde connait mon avis...

ARRIVEE A UN CARREFOUR A SENS GIRATOIRE


Considérons ici l’hypothèse suivante : la voiture que vous conduisez roule en agglomération à environ 50 km/h sur une voie suffisamment large et droite (la visibilité est donc bonne ou très bonne) pour que cette allure paraisse adéquate. Vous n’êtes donc pas en excès de vitesse (au regard de la réglementation) et pas davantage en vitesse excessive (au regard des circonstances de fait). Il n’y a pas de véhicule entre vous et l’intersection où est implanté le carrefour à sens giratoire où on arrive par une file unique, ce qui évite tout problème de présélection de file, problème artificiellement posé par des pratiques discutables et entrant incontestablement en contradiction avec la lettre et l’esprit du Code de la route.


A une cinquantaine de mètres du carrefour (soit environ 4 secondes à la vitesse constante proche de 50 km/h), on trouve le plus souvent un panneau qui le signale. Il faut alors tout d’abord lever le pied de l’accélérateur (ce geste est toujours précédé d’un regard dans le rétroviseur intérieur pour vérifier qu’aucun usager ne vous suit de très ou de trop près) pour bénéficier de l’effet du « frein-moteur ». Pour réduire davantage l’allure, il faut appuyer sur le frein (pendant environ une seconde à une seconde et demie, soit sur une vingtaine de mètres) et faire chuter la vitesse de la voiture qui passe alors de 15 m/s (54 km/h) ou 14 m/s (50,4 km/h) à 5 m/s (18 km/h).


Cette chute de l’allure constatée, on peut réduire alors la pression sur la pédale de frein. Il ne s’agit que d’un adoucissement de l’appui sur la pédale, car le pied droit ne devrait plus quitter cette pédale pendant un long moment – parfois jusqu’à la sortie du giratoire. On se trouve alors à vingt à trente de mètres de l’intersection (environ 4 à 6 secondes du carrefour à cette nouvelle allure de 18 km/h).

Il est très important d’insister sur cette manœuvre au frein : après avoir appuyé fortement pour réduire l’allure à une vitesse élevée (donc avec une énergie cinétique importante), il ne faut exercer ensuite qu’une faible pression pour maintenir l’allure de la voiture qui roule à vitesse lente (donc avec une énergie cinétique beaucoup plus faible). Dans l’exemple ci-dessus, la division par trois de l’allure entraîne une division par neuf de l’énergie cinétique (fonction du carré de la vitesse) de la voiture.


On constate, au compte-tours comme à l’oreille, la baisse de régime du moteur, alors proche du ralenti (environ 1000 tours par minute). On peut maintenant rétrograder de 3ème en 2nde alors même que le pied droit est encore posé (avec une pression faible) sur la pédale de frein, sans oublier de relever le pied gauche et d’embrayer pour parachever ce changement de rapport.

On peut utilement préciser que dans les véhicules à boite automatique conventionnelle ou à boite dite robotisée, le passage de 3ème en 2nde (ou plus précisément la rétrogradation d’un rapport ou deux) se fait sans intervention du conducteur, à allure réduite et non à vitesse élevée dès le relâchement de l’accélérateur à la recherche de cet hypothétique « frein-moteur » qui n’est efficace que dans les discours.


Laisser la voiture poursuivre sa progression grâce à son élan (son énergie cinétique) et grâce à l’énergie reçue du moteur, même au régime du ralenti, même sans pression sur l’accélérateur (le pied droit est toujours posé sur le frein). Cette allure lente en seconde et le pied droit au frein sont le plus sûr moyen de se préparer aux deux événements envisageables :

  • Soit poursuivre son chemin car la voie est libre,

  • Soit s’arrêter car un obstacle se présente : usager dans le giratoire, piéton cherchant à s’engager sur les « clous » ou autre.

C’est en effet dans la dernière dizaine de mètres (parcourue en environ 2 secondes) avant l’entrée dans l’anneau du giratoire (souvent un peu avant d’aborder le passage pour piétons ordinairement situé aux intersections), dans les deux ou trois secondes qui précèdent l’entrée que la décision se prend au vu de ce qu’on a pu observer auparavant.


Cette manière d’opérer semble la seule qui permette d’aborder avec efficacité mais aussi en toute sécurité un carrefour à sens giratoire qui n’est pas autre chose, quand on veut bien se donner la peine d’analyser la situation, qu’une intersection où on doit céder le passage à gauche (mais pas à droite, et pour cause) sans obligation d’arrêt. Il est donc indispensable, dans la mesure où il est légitime de chercher à ne pas s’arrêter et à profiter du mouvement de la voiture pour passer « à son tour » , de développer son sens de l’observation, de chercher à faire l’analyse la plus fine et la plus pertinente de la situation dans le but de prendre la meilleure décision possible. Et chacun sachant que l’analyse demande du temps, il est indispensable de se donner du temps en adoptant le plus tôt possible une allure convenable.

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"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux  l'autorité de personne alors c'est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie."
Platon.

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