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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 14:10
Le livre* a dû paraître il y a environ un an et demi en France (publié en 2006 aux États-unis) et est ce qu'on appelle un best-seller. A sa sortie, certains ont voulu y voir une sorte de réponse aux Bienveillantes de J. Littell, dont je crois avoir déjà parlé ici. Mais il n'est pas question pour moi de jouer le moindre rôle dans ce qui n'est peut-être qu'une vaine polémique qui n'apporte rien ni à l'un, ni à l'autre.

Je n'en suis qu'à la page 45 (sur 650), et je suis déjà séduit, accroché. Un style remarquable, une langue pleine de richesse et de sensibilité (ce qui pourrait prouver qu'une traduction n'est pas forcément un affadissement), une histoire familiale dont la présence fascine, une époque (la nôtre, mais habitée par des lustres de souvenir) qu'on croit futile mais où vivent des êtres pleins de sensibilité et de profondeur...

Voici le premier paragraphe. Je vous parlerai de la suite dès que j'aurai achevé ma lecture.

Jadis, quand j'avais six ou sept ou huit ans, il m'arrivait de rentrer dans une pièce et que certaines personnes se mettent à pleurer. Les pièces où cela avait lieu se trouvaient, le plus souvent, à Miami Beach, en Floride, et les personnes auxquelles je faisais cet effet étrange étaient, comme à peu près tout le monde à Miami Beach à l'époque (du moins, me semblait-il alors), ces vieilles personnes étaient juives - des Juifs qui avaient tendance, lorsqu'ils échangeaient de précieux potins ou parvenaient à la fin longuement différée d'une histoire ou à la chute d'une plaisanterie, à parler en yiddish; ce qui, bien entendu, avait pour effet de rendre la chute ou le point culminant de ces histoires incompréhensible à tous ceux d'entre nous qui étions jeunes.

Faites de beaux rêves.


*Daniel Mendelsohn. Les disparus. Flammarion (2007)
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"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux  l'autorité de personne alors c'est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie."
Platon.

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