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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 06:24
Il semble bien que tout espoir soit plus ou moins perdu. Il y aura bien des "primaires" à gauche pour désigner le prochains candidat aux présidentielles.

Décidément, l'anti-américanisme primaire -qui engendre une fascination tout aussi irraisonnée pour les États-Unis- qui fait partie de notre vie quotidienne n'a pas fini de nous jouer de sales tours. Le dernier en date étant que, si les électeurs de primaires et autres caucus états-uniens ont su, contre toute attente, désigner un candidat démocrate capable de l'emporter dans le vrai et définitif scrutin, on
peut en France espérer que les foules qui porteront à la candidature un(e) candidat(e) de gauche(?), voire socialiste(?), engendreront un mouvement d'opinion qui permettra au candidat en question de l'emporter au premier comme au second tour contre un candidat de droite dont il ne fait plus de doute qu'il se nommera N. Sarkozy.

Étrange calcul, qui repose sur un certain nombre d'hypothèses, comme reposait sur des hypothèses, non vérifiées après coup, la désignation par des adhérents de dernière heure et de passage (20€ le bulletin de vote, sans contrainte de renouvellement) de la meilleure candidate dite de gauche en 2006-07. On vit de quelle façon tournèrent les choses, et comment explosa en vol le missile qui devait réduire en miettes un adversaire bien mieux préparé que prévu. Il ne manquait pourtant pas un bouton de guêtres...

On l'aura compris, je suis, en tant qu'électeur, en tant que citoyen d'un pays à la longue, quoique chaotique, tradition démocratique, en tant que "homme de gauche" comme on a bien voulu le dire de moi, totalement hostile à ces primaires. Parce que ce sont les partis politiques qui participent à la vie politique et concourent à son expression (Constitution de 1958, amendée depuis), et pas des assemblées de citoyens que rien ne justifie ni ne légitime.
On connaît trop bien ces foules qui font et défont les régimes, qui crient "à mort!" aux portes des palais de justice sans rien savoir de l'accusé, qui portent aux nues des démagogues de seconde ou troisième zone, et dont le discernement ne va pas au-delà de l'adhésion à la thèse de celui qui crie le plus fort ou parle en dernier. Rappelons-nous, simplement, que ne manquent pas les exemples des foules "retournées" au cours des siècles, au cours des décennies récentes, et comment ceux qui furent acclamés se virent bien vite voués aux Gémonies parce qu'on ne sait quel vent avait tourné. Si le Peuple est le siège de toute légitimité, n'importe quelle expression du Peuple n'est pas a priori légitime.

Les primaires, c'est à mes yeux le "degré zéro" de la démocratie, c'est la dernière lâcheté des hommes politiques, c'est l'aveu terminal de leur incapacité à proposer, après avoir recueilli l'expression de leurs adhérents (qui expriment ici les attentes du peuple), à proposer des solutions aux problèmes de l'heure, des chemins à suivre, des pistes à explorer.
C'est Pierre Mendès-France qui disait que "gouverner, c'est choisir" et non prévoir. Nul ne peut prévoir, ce ne sont pas les économistes ou le Jacques Chirac de 1997 qui pourront prétendre le contraire, et ceux prétendent pouvoir le faire sont des escrocs ou des imbéciles. Mais choisir, tout le monde le peut. La preuve? Depuis maintenant deux ans, le gouvernement français passe son temps à choisir, choisir les riches contre les pauvres, la violence des licenciements contre la misérable violence de quelques ouvriers qui n'ont plus rein à perdre, la violence de la police contre le désespoir des gamins de banlieue, toujours de la même façon, toujours dans le même sens, malgré les déclarations lénifiantes.

S'il est considéré comme impossible de faire apparaître dans les deux ans à venir une personne, homme ou femme, qui, à gauche, saura incarner une chance de changer de système, de changer de priorités, de changer de mode de fonctionnement économique et social, il serait plus sage de déclarer forfait tout de suite. Cela gagnerait du temps, on économiserait de l'argent et de l'énergie, et on réduirait les émissions de gaz à effet de serre. Pourquoi ne pas se décider rapidement?

Faites de beaux rêves.
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"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux  l'autorité de personne alors c'est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie."
Platon.

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