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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 08:32
J'ai essayé d'évoquer le sens que pouvait avoir à mes yeux la commémoration d'un évènement. Mon camarade Pumpernickel en parle avec son talent habituel et je vous invite à profiter de sa prose toujours incisive et de ses remarques qui devraient, comme d'habitude, nous éclairer un peu.
Si M. Kaspi (entre autres agrégé d'histoire) considère qu'on commémore trop, il oublie une chose qui me saute brutalement aux yeux, alors que je prépare la liste des cadeaux de Noël...
Noël, commémoration. Pâques, commémoration. Toussaint, commémoration. Aïd el kébir, commémoration. Yom Kippour et Soukkot, commémorations. Depuis la nuit des temps, les religions (et je me suis contenté de celles sur lesquelles j'ai de misérables lumières) commémorent, se souviennent, produisent du symbole et du sens pour la vie des hommes en leur rappelant leurs origines et les étapes du déroulement des événements qui les construisent. C'est d'ailleurs grâce à cela que certaines ont survécu, que certains peuples ont traversé le temps et les vicissitudes de l'histoire, en refusant d'oublier et en marquant le temps au moyen de la célébration des dates et des souvenirs.

Dans 1984, le héros de l'histoire a pour travail de réécrire sans cesse les événements historiques pour les mettre en concordance avec le temps présent, toujours changeant, toujours fuyant. On garde les vérités nouvelles, et les vérités obsolètes sont brûlées dans le trou de mémoire où sont jetés les documents à détruire, à oublier - en fait, ils sont censés ne jamais avoir existé. N'est-ce pas la preuve que la mémoire serait le pire ennemi du totalitarisme, que tout doit être fait pour que l'esclave moderne qu'est le consommateur ne puisse vivre que dans le présent, un présent sans consistance, sans épaisseur, sans avenir?

Je l'ai dit, je ne tiens pas à passer ma vie devant les stèles et les monuments aux morts (d'ailleurs, on pourrait aussi célébrer les vivants), mais je crois d'une gravité scandaleuse le fait qu'on semble vouloir éliminer (sans l'avouer, bien sûr) de notre mémoire ce qui fait notre histoire, individuelle ou collective. On semble... on voudrait que cela ne m'étonnerait pas plus que cela, il suffit de voir de quelle manière notre ministre de l'Education nationale va traiter l'enseignement de l'histoire dans les lycées.
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"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux  l'autorité de personne alors c'est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie."
Platon.

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