1 septembre 2009
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11:07
On peut traduire le terme misfit par désaxé, comme cela fut fait pour le titre français du film de John Huston. Mais on peut également utiliser le terme d'argot hippique tocard, qui s'applique bien dans ce cas, l'homme étant, comme chacun sait, la plus belle conquête du cheval.
Ces tocards-là, nous n'avons pu les oublier depuis que le roman de Arthur Miller a été porté à l'écran et que les visages ravagés de Montgomery Clift, Marilyn Monroe (ce sera son dernier film) ou Clark Gable (il mourra quelques jours après la fin du tournage) sont entrés dans notre mémoire et presque notre chair. Et ce sont eux qui m'ont accompagné tout au long de la lecture du livre d'A. Miller, étrange livre qui n'est "ni roman, ni pièce de théâtre, ni découpage cinématographique", comme le précise lui même l'auteur dans une note liminaire.
Inutile de raconter l'histoire, car elle est de peu d'importance. Il y est question d'une femme qui divorce, qui rencontre d'autres hommes solitaires et libres, ou comme elle désabusés, et qui vivent au jour le jour tout en ruminant leurs rêves d'avenir paisible. On y voit des chevaux qui vont mourir, animaux sauvages capturés et envoyés à l'abattoir. On y voit des êtres qui cherchent à survivre à la cruauté du monde comme à leur propre cruauté envers autrui, qui cherchent à nouer des liens vrais et humains les uns avec les autres, qui cherchent à laisser s'exprimer l'amour qu'ils ont les uns pour les autres mais ne semblent pas y parvenir.
Il fait chaud dans ce Nevada poussiéreux, l'atmosphère semble y être terriblement lourde, un présent à la fois intemporel et continu pèse sur tout et tous, la vie, les événements s'y déroulent sans qu'à aucun moment ne nous soit donnée la clef, ni par l'auteur, ni par les personnages. Puisque tout nous est dit sans rien peser avant, sans norme préalable.
Un livre d'où on sort meurtri, mais fasciné.
Les Misfits. Arthur Miller.
"A Clark Gable, qui ignorait la haine"
Robert Laffont. Pavillons poche. Traduit par René Masson.
Ces tocards-là, nous n'avons pu les oublier depuis que le roman de Arthur Miller a été porté à l'écran et que les visages ravagés de Montgomery Clift, Marilyn Monroe (ce sera son dernier film) ou Clark Gable (il mourra quelques jours après la fin du tournage) sont entrés dans notre mémoire et presque notre chair. Et ce sont eux qui m'ont accompagné tout au long de la lecture du livre d'A. Miller, étrange livre qui n'est "ni roman, ni pièce de théâtre, ni découpage cinématographique", comme le précise lui même l'auteur dans une note liminaire.
Inutile de raconter l'histoire, car elle est de peu d'importance. Il y est question d'une femme qui divorce, qui rencontre d'autres hommes solitaires et libres, ou comme elle désabusés, et qui vivent au jour le jour tout en ruminant leurs rêves d'avenir paisible. On y voit des chevaux qui vont mourir, animaux sauvages capturés et envoyés à l'abattoir. On y voit des êtres qui cherchent à survivre à la cruauté du monde comme à leur propre cruauté envers autrui, qui cherchent à nouer des liens vrais et humains les uns avec les autres, qui cherchent à laisser s'exprimer l'amour qu'ils ont les uns pour les autres mais ne semblent pas y parvenir.
Il fait chaud dans ce Nevada poussiéreux, l'atmosphère semble y être terriblement lourde, un présent à la fois intemporel et continu pèse sur tout et tous, la vie, les événements s'y déroulent sans qu'à aucun moment ne nous soit donnée la clef, ni par l'auteur, ni par les personnages. Puisque tout nous est dit sans rien peser avant, sans norme préalable.
Un livre d'où on sort meurtri, mais fasciné.
Les Misfits. Arthur Miller.
"A Clark Gable, qui ignorait la haine"
Robert Laffont. Pavillons poche. Traduit par René Masson.