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12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 09:16
C'est fou ! Si on tape "carrefour giratoire" dans Google, on est renvoyé à 58000 références, parmi lesquelles une grande majorité posent la seule question; "comment conduit-on dans un carrefour giratoire?"

Or, sur le site du Sénat, on trouve à cette adresse le texte de la question écrite N° 28942 posée par M. Roland Huguet (sénateur socialiste du Pas de Calais), publiée au JO du Sénat du 09/11/2000, page 3828, et la réponse du ministère de l'équipement publiée au même JO le 17/05/2001, page 1691. Il ne s'agit pas ici de commenter le délai de réponse (six mois tout de même), mais d'attirer l'attention de chacun sur le fait que la question et la réponse donnée sont claires, même si les arguments invoqués sont susceptibles de discussion.
De plus, les deux textes ne peuvent insister sur quelques détails de comportement qui ne peuvent s'apprendre que de conducteurs expérimentés, ou d'enseignants qualifiés - je n'ai pas écrit "auprès des auto-écoles, qui peuvent devoir cette expérience ou cette compétence pédagogique à la conduite de plusieurs types de véhicules (voiture particulière, évidemment, mais aussi fourgon utilitaire, poids-lourds, deux roues motorisé, ou encore vélo - j'y tiens beaucoup).

Sur le fond, je me réserve de revenir sur la question comme sur la réponse très prochainement.

Faites de beaux rêves.
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6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 09:11
Les commerçants du centre-ville font tous les efforts possibles pour attirer la clientèle, ce qui est de bonne guerre, et piquer le chaland aux tentaculaires "grandes surfaces" de la périphérie. Aussi proposent-ils des services particuliers à leur clientèle.
L'autre jour, voilà que je suis accosté par une ravissante jeune fille qui me demande si je souhaite être ramené chez moi en voiture, et ce gratuitement. Difficile à croire, mais je me rends tout de même au lieu où, en effet, m'attend une voiture. Une 308 Peugeot flambant neuve, disposant de tous les équipements possibles et imaginables (des boutons partout, des voyants en couleurs, du GPS en veux-tu en voilà, du cuir, et même du siège chauffant pour le confort de la partie charnue de mon anatomie...) conduite par une ravissante personne (dont je vais apprendre qu'elle a été embauchée par une agence d'intérim pour faire ce travail, bien que cherchant du travail dans un tout autre domaine).

Inutile de dire qu'il est très agréable de pouvoir se faire déposer devant sa porte avec ses paquets. Et que la conversation avec une aussi charmante conductrice n'est pas déplaisante.
Une remarque cependant. Ce véhicule des plus plaisants ( mais il faut dire qu'il y a une sacrée lurette que je ne suis pas monté dans une voiture sentant à ce point le neuf) disposait d'un ordinateur de bord dont l'une des fonctions était d'indiquer la consommation de carburant pour 100 km. Et j'ai été atterré: 15,3 litres de gas-oil aux 100, soit presque le double environ de ce qu'avoue le constructeur (10,1 l/100Km), appétit qui peut s'expliquer par le temps perdu dans les embouteillages et la vigueur des accélérations (encouragées par une boite automatique coopérative) de la belle au volant. Mais qu'importe. On peut se demander si un tel mode de transport peut être encouragé, qui encombre beaucoup l'espace tout en y dépensant sans trop compter un carburant dont on nous a dit qu'il fallait l'économiser...
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3 janvier 2009 6 03 /01 /janvier /2009 21:29
Il y bien longtemps, quand j'avais la chance d'exercer la noble profession d'enseignant de la conduite et de la sécurité routière, j'avais rédigé ce texte à l'intention de mes élèves. Au fond, il n'a tellement vieilli...
Pour ce qui concerne les problèmes de placement, tout le monde connait mon avis...

ARRIVEE A UN CARREFOUR A SENS GIRATOIRE


Considérons ici l’hypothèse suivante : la voiture que vous conduisez roule en agglomération à environ 50 km/h sur une voie suffisamment large et droite (la visibilité est donc bonne ou très bonne) pour que cette allure paraisse adéquate. Vous n’êtes donc pas en excès de vitesse (au regard de la réglementation) et pas davantage en vitesse excessive (au regard des circonstances de fait). Il n’y a pas de véhicule entre vous et l’intersection où est implanté le carrefour à sens giratoire où on arrive par une file unique, ce qui évite tout problème de présélection de file, problème artificiellement posé par des pratiques discutables et entrant incontestablement en contradiction avec la lettre et l’esprit du Code de la route.


A une cinquantaine de mètres du carrefour (soit environ 4 secondes à la vitesse constante proche de 50 km/h), on trouve le plus souvent un panneau qui le signale. Il faut alors tout d’abord lever le pied de l’accélérateur (ce geste est toujours précédé d’un regard dans le rétroviseur intérieur pour vérifier qu’aucun usager ne vous suit de très ou de trop près) pour bénéficier de l’effet du « frein-moteur ». Pour réduire davantage l’allure, il faut appuyer sur le frein (pendant environ une seconde à une seconde et demie, soit sur une vingtaine de mètres) et faire chuter la vitesse de la voiture qui passe alors de 15 m/s (54 km/h) ou 14 m/s (50,4 km/h) à 5 m/s (18 km/h).


Cette chute de l’allure constatée, on peut réduire alors la pression sur la pédale de frein. Il ne s’agit que d’un adoucissement de l’appui sur la pédale, car le pied droit ne devrait plus quitter cette pédale pendant un long moment – parfois jusqu’à la sortie du giratoire. On se trouve alors à vingt à trente de mètres de l’intersection (environ 4 à 6 secondes du carrefour à cette nouvelle allure de 18 km/h).

Il est très important d’insister sur cette manœuvre au frein : après avoir appuyé fortement pour réduire l’allure à une vitesse élevée (donc avec une énergie cinétique importante), il ne faut exercer ensuite qu’une faible pression pour maintenir l’allure de la voiture qui roule à vitesse lente (donc avec une énergie cinétique beaucoup plus faible). Dans l’exemple ci-dessus, la division par trois de l’allure entraîne une division par neuf de l’énergie cinétique (fonction du carré de la vitesse) de la voiture.


On constate, au compte-tours comme à l’oreille, la baisse de régime du moteur, alors proche du ralenti (environ 1000 tours par minute). On peut maintenant rétrograder de 3ème en 2nde alors même que le pied droit est encore posé (avec une pression faible) sur la pédale de frein, sans oublier de relever le pied gauche et d’embrayer pour parachever ce changement de rapport.

On peut utilement préciser que dans les véhicules à boite automatique conventionnelle ou à boite dite robotisée, le passage de 3ème en 2nde (ou plus précisément la rétrogradation d’un rapport ou deux) se fait sans intervention du conducteur, à allure réduite et non à vitesse élevée dès le relâchement de l’accélérateur à la recherche de cet hypothétique « frein-moteur » qui n’est efficace que dans les discours.


Laisser la voiture poursuivre sa progression grâce à son élan (son énergie cinétique) et grâce à l’énergie reçue du moteur, même au régime du ralenti, même sans pression sur l’accélérateur (le pied droit est toujours posé sur le frein). Cette allure lente en seconde et le pied droit au frein sont le plus sûr moyen de se préparer aux deux événements envisageables :

  • Soit poursuivre son chemin car la voie est libre,

  • Soit s’arrêter car un obstacle se présente : usager dans le giratoire, piéton cherchant à s’engager sur les « clous » ou autre.

C’est en effet dans la dernière dizaine de mètres (parcourue en environ 2 secondes) avant l’entrée dans l’anneau du giratoire (souvent un peu avant d’aborder le passage pour piétons ordinairement situé aux intersections), dans les deux ou trois secondes qui précèdent l’entrée que la décision se prend au vu de ce qu’on a pu observer auparavant.


Cette manière d’opérer semble la seule qui permette d’aborder avec efficacité mais aussi en toute sécurité un carrefour à sens giratoire qui n’est pas autre chose, quand on veut bien se donner la peine d’analyser la situation, qu’une intersection où on doit céder le passage à gauche (mais pas à droite, et pour cause) sans obligation d’arrêt. Il est donc indispensable, dans la mesure où il est légitime de chercher à ne pas s’arrêter et à profiter du mouvement de la voiture pour passer « à son tour » , de développer son sens de l’observation, de chercher à faire l’analyse la plus fine et la plus pertinente de la situation dans le but de prendre la meilleure décision possible. Et chacun sachant que l’analyse demande du temps, il est indispensable de se donner du temps en adoptant le plus tôt possible une allure convenable.

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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 15:57
J'ai déjà, dans cette rubrique "Sur la route" et sur un certain nombre de blogs (via des commentaires) ou de forums, évoqué cette réforme à venir de l'examen du permis de conduire.

Il me semble nécessaire aujourd'hui d'évoquer quelques statistiques à ce sujet.

Tout d'abord, combien d'heures de conduite avant d'avoir le droit de conduire sa voiture. La réponse la plus courante, c'est "autour de 30 heures", soit moitié plus que le minimum légal qui reste fixé à 20 heures et permet d'afficher sur les vitres des auto-écoles des prix de "forfaits" tout à fait alléchants. Mais on oublie un détail, qui vaut la peine d'être mis en lumière: cela ne vaut que pour ceux qui réussissent l'examen pratique dès la première tentative (on dit "à première présentation" dans le jargon du milieu), car la réalité est beaucoup moins souriante.
Si, en effet, une moitié des élèves réussissent le première fois, cela signifie que l'autre moitié échoue, et qu'elle devra de nouveau tenter sa chance, et que cette seconde chance n'est ni de même nature, ni de même valeur que la première. Or, pour ces élèves maladroits ou malchanceux, il faudra attendre un deux, trois, voire six mois ou plus? Cela signifie que pendant une longue durée, ils resteront sans conduire, sans entraînement, et que ce ne sont pas les quatre ou six heures reprises quelques jours avant l'examen qui les mettront dans de bonnes conditions pour affronter l'épreuve pratique. D'où une augmentation naturelle de la difficulté, et une tendance à multiplier les leçons au fur et à mesure que se présentent les échecs. Ainsi, certains élèves ayant plus de difficultés que les autres, en viennent à accumuler les cours de conduite dans des proportions inimaginables: 60, 80, jusqu'à parfois plus de 100 heures, dans des conditions pédagogiques et psychologiques détestables.
C'est pourquoi cette statistique de 30 heures doit être relativisée...

Une autre information à commenter.
Vous venez de voir dans le lien précité vers la Sécurité routière qu'on a en gros une chance sur deux d'avoir le permis de conduire quand  on passe l'examen. Cela cache en fait bien des disparités.
Si on suit la formation classique ou traditionnelle, la probabilité de réussite est beaucoup moins grande que dans le cadre de l'AAC (avec conduite accompagnée - 3000 km au moins, un an de conduite), et suit directement les profils sociologiques des élèves candidats. Comme dans l'enseignement au sens large, il vaut mieux être fils ou fille (fille c'est un peu moins vrai, car on est un peu "macho" dans le petit monde des inspecteurs) de cadre, clair de teint, habitant d'un centre ville prospère que fils de chômeur immigré ou pauvre, plus ou moins bronzé, habitant d'une banlieue défavorisée pour réussir. Ce ne sont pas là des lieux communs, c'est le simple constat que quand on a beaucoup reçu dans son cadre familial ou social on est mieux et plus disposé, globalement, aux divers apprentissages. Ainsi, dans certaines circonscriptions d'examen, les taux de réussite après cette formation classique atteignent les 75% à la première tentative, mais s'effondrent à 30% voire moins dans d'autres.
Pour la formation dite AAC, le taux de réussite à la première tentative est donc nettement plus élevé. Cela tient à des considérations objectives: on conduit mieux après 100 ou 150 heures de pratique sur des terrains divers ou dans des circonstances variées qu'après 30 heures de rabâchage sur deux ou trois parcours répétitifs. De plus, constatant que l'AAC est souvent choisie par des parents qui appartiennent à des milieux favorisés, on renforce ce que j'exposai plus haut.
Mais il y autre chose, qui est plus subjectif. Au moment où a été inventée cet AAC, les autorités ont souhaité son développement, et des consignes discrètes avaient été données aux inspecteurs pour les inciter à une certaine bienveillance vis à vis de ce type de candidats. En un mot, ce qu'on ne pardonnait pas aux uns était toléré chez les autres, ce qui était une réelle injustice. Mais la Justice n'est pas de monde, tout le monde le sait. Aujourd'hui, cet a priori favorable est moins flagrant. Il n'en reste pas moins que la majorité des inspecteurs préfèrent les candidats qui manifestent une certaine assurance, qui semblent bien "sentir" la mécanique et la route, et que ces candidats-là sont comme par hasard ceux qui ont suivi l'AAC...

Cette statistique du "1 sur 2" d'une remarquable stabilité au fil des ans(page 19 de ce document) cache donc beaucoup de choses... et aussi une dernière aussi étrange qu'inattendue qui se fonde sur le panurgisme. Je m'explique.
J'affirme en effet que les inspecteurs respectent, dans les décisions qu'ils prennent, le taux de réussite constaté précédemment dans leur circonscription ou leur département. Celui qui travaillait dans tel département où le taux de réussite était de 40% et qui sera muté dans tel autre département où le taux sera de 55% se "calera" rapidement sur ce taux dans la répartition des avis favorables qu'il donnera.
Imaginons d'autre part un inspecteur "sévère" qui ne donnerait le permis de conduire qu'à 35% des candidats, alors que les autres le donnent à 50%. Aussitôt, les auto-écoles s'interrogeraient, feraient leur petite enquête interne, et iraient se plaindre auprès des autorités supérieures pour demander qu'il soit mis fin à cet excès de zèle. L'inspecteur serait rappelé à l'ordre tant par sa iérarchie que par ses collègues, soucieux les uns comme les autres de ramener la brebis égarée dans le droit chemin. Et rapidement, les nouveau candidats se verraient attribuer le même nombre de chances de réussite...
Imaginons également le cas de l'inspecteur "bienveillant". Très vite, on ferait la chasse à son tableau de service pour lui présenter les élèves ayant le plus de difficultés, et on se battrait pour lui présenter ses candidats. Mais ceux qui se sentiraient lésés réagiraient, et le même genre de démarche aurait lieu vis à vis des autorités. Ce serait aussi la même chose si telle ou telle auto-école en particulier bénéficiait d'un tel traitement de faveur. On verrait alors le "fautif" convoqué devant son patron qui chercherait à obtenir des explication, celle consistant dans le fait que les candidats sont devenus subitement bien meilleurs n'ayant aucun poids à ses yeux. On irait peut-être même jusqu'à enquêter sur le train de vie de l'individu en question, le fantasme du trafic de permis de conduire et de la corruption étant particulièrement présent dans l'esprit de tous ces gens. Et le brave inspecteur serait ramené à une pratique plus saine, quitte à ajourner (ou à donner un avis favorable) à tour de bras les candidats en fin de mois pour rétablir ses statistiques.
Il n'est jamais question de ce problème, tout comme il n'est jamais question de la qualité du travail de ces inspecteurs tout puissants. Certains sont attentifs, notent au fur et à mesure ce qu'ils constatent, mais d'autres passent leur journée à faire la conversation avec l'accompagnateur (le moniteur assis derrière), ou laissent le candidat commettre des erreurs inexcusables (celui qui roule trop à droite, rase les voitures en stationnement, et arrache un rétroviseur gauche... sans que l'inspecteur juge utile de s'arrêter pour constater les dégâts et laisser les coordonnées de l'auto-école sur le pare-brise) qu'il reprochera ensuite. Sans parler de l'haleine de certains en début d'après-midi... constatée il y a peu à l'occasion d'un contrôle routier.

J'en termine.
Si vous voulez être dans les heureux 50%, plusieurs conditions sont à remplir.
Travaillez le code, allez-y souvent, offrez-vous un CD/DVD que vous vous repasserez tous les jours sur votre écran. En un mot, apprenez tout par coeur, sans vous soucier des conseils des conducteurs qui en font, au fil des ans, une interprétation très personnelle.
Choisissez l'AAC, quel que soit votre âge, et faites vos 20 heures en six ou sept semaines plutôt qu'en quatre mois. Conduisez souvent ensuite, sur les parcours les plus variés possibles (le prix de l'essence baisse, profitez-en), et faites-vous accompagner par un moniteur (il en a le droit, s'il est déclaré à l'assurance) qui sera très heureux de vous rendre ce service, puisqu'il se garantit un meilleur résultat final.
Et essayez de ne pas vous mettre le système nerveux à l'envers le jour de l'examen: vous êtes un bon conducteur, et vous pouvez aussi avoir de la chance.

Bonne route.
Et faites de beaux rêves.
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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 14:42
Vous allez lire un texte très long, trop long sans doute. Essayez  d'aller au bout, dites ce que vous en pensez, n'hésitez pas à réagir à tel ou tel point, telle ou telle proposition. Ce sera la plus belle récompense de mon effort.


Réformons le permis de conduire !



S'il est un sujet passionnant et fédérateur, c'est bien celui de la réforme du permis de conduire. Il faut dire que tout le monde ou presque ayant son permis, à défaut d'avoir une voiture (ce qui compense pour ceux qui en ont plusieurs), c'est un sujet qui permet d'alimenter les conversations. Le principe à énoncer d'abord est que les gens conduisent comme des fous, que, moi, je suis obligé de conduire vite mais que je suis extrêmement prudent, que j'ai une bonne voiture qui assure ma sécurité, qu'il faudrait plus de répression pour les autres, mais qu'il ne faut pas empêcher ceux qui travaillent de rouler... Et c'est parti !


Le constat en matière de sécurité routière, c'est que jusqu'ici seule la répression a marché puisque, comme je l'avais déjà écrit jadis, les enseignants (à ne pas confondre avec les exploitants d'auto-écoles) ont été écartés des débats et des décisions sur le sujet. Car c'est bien la certitude d'avoir à payer une (parfois forte) amende et de perdre des points en cas d'excès de vitesse constaté au " radar flasheur ", ou la multiplication des contrôles d'alcoolémie qui ont rendu les conducteurs plus raisonnables. Mais il est bien évident que cette répression a ses limites et qu'il faut trouver autre chose pour réduire encore l'hécatombe routière.


On peut donc encore améliorer l'état et le profil des routes, multiplier les panneaux de signalisation, mais on n'arrivera jamais à une situation parfaite, dans la mesure où c'est tout de même un être humain qui est aux commandes de son véhicule et que c'est lui qui décide. Si on peut comparer avec le transport aérien, on constate que la multiplication des améliorations techniques n'a pu totalement éliminer l'erreur humaine qui est bien souvent la cause des accidents, quelle que soit la compétence et la conscience professionnelle des personnels.


Il faut donc s'intéresser à la formation des conducteurs. Mais on a décidé, une fois encore, de prendre le problème quelque peu à l'envers en voulant d'abord réformer l'examen du permis de conduire, à défaut de remonter à la source en s'intéressant à la formation préalable des conducteurs.


C'est par le truchement d'un blog


(http://www.ghazli.com/article-25313180-6.html#anchorComment)


que j'ai trouvé la trace de deux articles de journaux (JDD et Le Figaro)


JDD http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200848/la-revolution-du-permis-de-conduire_168924.html

Le Figaro http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/10/02/01016-20081002ARTFIG00013-nouveau-permis-de-conduire-mode-d-emploi-.php)


qui détaillent les éléments de la réforme à venir. J'ajoute le lien vers un article de La Croix qui aborde également le sujet.

La Croix http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2358654&rubId=4076

Pour simplifier, je vais reprendre ce que dit Ghazli et tenter une étude critique et constructive.


L'examen [théorique dit ETG] du code de la route se passera désormais sur ordinateur avec des questionnaires individualisés.


Personnellement, je ne vois pas où est l'intérêt, si ce n'est de " faire moderne ". Quelle différence de fond entre la projection d'une image sur un écran visible par tous (et la réponse enregistrée sur une " zapette " remise à chaque candidat dont la fiabilité n'est pas remise en cause), et l'utilisation d'un ordinateur par personne avec questionnaire " individualisé ". Quoique le véritable problème réside dans cet " individualisé " dont on ne sait ce qu'il cache...

Évidemment, cela implique aussi que la préparation à l'examen se fasse sur ordinateur pour habituer les candidats à cette forme d'épreuve. Une machine par élève dans les " salles de code " ? On croit rêver. Ou alors, on préparera l'examen chez soi, sur un site " dédié " ? Moyennant finance, c'est à dire en payant à l'auto-école le forfait pour l'accès au site, à condition de disposer chez soi de la machine adéquate. Une fois de plus, mais nous y sommes habitués, la sélection par l'argent ou par l'accès aux meilleurs moyens de communication serait la règle.

Tout cela ne règle en rien le problème des " cours de code ", aujourd'hui comme demain (?) séances de rabâchage qui n'ont rien à voir avec la pédagogie ou avec la préparation aux responsabilités induites par la conduite d'un véhicule.


Généraliser la conduite accompagnée, qui permet aux jeunes d'apprendre en compagnie d'un adulte entre 16 et 18 ans après 20 heures de cours, conduirait à réduire le coût du permis de conduire, en réduisant le taux d'échec.


Il faut à nouveau revenir sur cette " conduite accompagnée " que l'administration appelle AAC (apprentissage anticipé de la conduite). Cette double appellation est à l'origine de bien des confusions : pour les uns, il s'agit d'ouvrir la formation aux jeunes de de 16 à 18 ans (c'est le sens de " anticipé " - et cela a donné un temporaire mais bienvenu ballon d'oxygène aux auto-écoles en provoquant un surplus d'inscriptions), pour les autres il est surtout question de faire assumer une partie de la formation par un accompagnateur.

C'est à cause de cette confusionque certaines auto-écoles refusent de faire bénéficier les plus de 18 ans de cette formule, ainsi qu'aux élèves qui s'inscrivent très peu de temps avant leurs 18 ans, arguant du fait que la période de " conduite accompagnée " doit durer au moins un an, ce qui repousse d'autant la date de passage de l'examen.


En dehors de ce problème, on ne voit pas en quoi cette formule réduit le coût de la formation. Tout d'abord, elle est facturée plus cher que les formules de forfait classiques, du fait des " rendez-vous pédagogiques " qui sont une source de profits non négligeables pour les auto-écoles (trois heures devant une demi-douzaine de personnes ayant payé chacune une centaine d'euro). L'économie ne peut être réalisée que si l'élève s'en tient au minimum légal de vingt heures de formation pratique, si on considère que ce minimum est suffisant pour " lâcher " dans la nature un apprenti qui conduira sous la surveillance d'un accompagnateur dont les compétences pédagogiques sont inconnues, et les capacités d'intervention presque nulles. La diminution de prix se paie donc au prix d'une formation réduite et d'un risque accru.


Mettre en place un rendez-vous obligatoire post-permis : le gouvernement va instaurer l'obligation de se présenter à un rendez-vous six mois, plus probablement un an, après l'obtention du permis. Il ne s'agira pas d'un examen de contrôle de la conduite. L'idée est plutôt de s'entretenir avec d'autres jeunes diplômés et des professionnels sur les mauvais réflexes ont été acquis ou les situations délicates déjouées.


Ce rendez-vous post-permis est un leurre. On facturera une aimable conversation entre néo-conducteurs (et leurs accompagnateurs ?) qui n'apportera rien de plus. Il faut bien savoir que pour la quasi-totalité des conducteurs, une fois le permis en poche, on n'a plus rien à apprendre, et plus de comptes à rendre à qui que ce soit. Il serait intéressant d'interroger des conducteurs qui ont leur permis depuis vingt ou trente ans, et de leur demander s'ils sont prêts à payer pour discuter de leurs expériences, de leurs manques, de leurs incompétences, pire, pour qu'on vérifie la qualité de leur conduite. Cela fonctionne que si les conducteurs concernés étaient demandeurs, ce qui ne sera pas le cas des néo-conducteurs dont on parle ici. Et si j'affirme cela, c'est en connaissance de cause pour l'avoir pratiqué moi-même, avec l'insuccès qu'on imagine.


Le gouvernement va proposer une défiscalisation d'une partie des cours de conduite sur le modèle des cours particuliers scolaires et envisage de lancer un «livret d'épargne conduite».


Encore la défiscalisation ! Il semble que ce soit la solution à tous les problèmes. Mais défiscaliser d'un côté, c'est savoir qu'on devra trouver les ressources fiscales équivalentes d'un autre. Ce que l'État abandonnera ici, il devra le retrouver là. Et chacun sait que ce procédé a pour effet, du moins le plus souvent, de favoriser ceux qui disposent de revenus moyens ou importants, et pas ceux qui ont des revenus faibles. Pour s'offrir des cours particuliers de mathématiques, même défiscalisés, il faut encore avoir les moyens de payer la partie qui reste à la charge du bénéficiaire des cours. Il en ira de même pour les leçons de conduite : les enfants des classes les plus favorisées n'hésiteront pas à prendre quelques cours en plus, les autres y regarderont à deux fois avant d'engager cette dépense. Si c'est une affaire d'argent, qu'on baisse la TVA (avec répercussion effective sur les prix !) ou qu'on subventionne le gas-oil.

À ce sujet, on s'étonne que nombre d'auto-écoles, qui ont malgré tout un devoir d'éducation des futurs conducteurs, utilisent encore des véhicules polluants comme ceux équipés de petits moteurs diesel (donc sans filtres à particules) et non des véhicules plus respectueux de l'environnement comme ceux équipés de moteurs à GNV ou GPL, voire des véhicules électriques ou hybrides. Mais, dans ce dernier cas, il n'y a plus de boites de vitesses à manipuler furieusement dans le seul but d'utiliser le " frein-moteur " (comme au bon vieux temps des freins à tambour sans assistance) ou d'obliger les élèves à s'arrêter dans le second rapport de boite, ce qui ne repose sur rien à part les habitudes (et les fantasmes) des inspecteurs.

Mais c'est une autre histoire.



De plus, pour réduire les délais entre deux passages de la conduite, près de 200 inspecteurs seraient recrutés et les documents d'inscription seraient dématérialisés, sur le modèle du permis bateau.


La belle affaire ! À l'heure où on réduit le nombre de fonctionnaires, on imagine que le gouvernement va ouvrir la brèche en embauchant. Quelle serait alors ses possibilités de résister aux revendications des autres corps de métiers qui réclameraient un traitement identique ? On peut au mieux penser à un redéploiement des tableaux de services, et à une réorganisation des centres d'examen pour réduire les délais et les frais de déplacement des inspecteurs, ce qui se traduirait parallèlement par l'augmentation des mêmes frais pour les candidats et les auto-écoles, qui ne manqueraient pas de facturer en conséquence.

Quant à la dématérialisation des documents d'inscription, elle serait évidemment la bienvenue. Il faut rappeler à ce sujet que nombre d'auto-écoles utilisent encore le Minitel (!) et que beaucoup d'entre elles n'ont même pas d'adresse électronique. Il faudrait qu'elles fassent un bel effort d'équipement et de modernisation de leurs méthodes et de leurs moyens...



Bref, après la rafale de critiques, il faut en venir aux propositions et en présenter une liste non exhaustive.


1°) S'inscrire pour passer le permis de conduire.


Va pour la dématérialisation du dossier d'inscription. Pas dans le but d'être dans l'air du temps, mais aussi pour avoir droit à un accès simple et gratuit à son dossier, ainsi qu'un droit de correction des données. Rien ne garantit qui que ce soit contre les erreurs matérielles, et j'ai été témoin de la découverte d'une de ces erreurs au moment de passer l'examen pratique, le candidat installé au poste de conduite et le moteur tournant. L'inspecteur a tout simplement pris la décision de l'ajournement - et aux calendes grecques une autre tentative ?

De plus, on se demande encore pourquoi aucun examen médical (vue, ouïe, usage de produits toxiques divers ou éventuelles contre-indications...) n'est encore systématiquement prévu - tout comme le contrôle technique des conducteurs était passé à la trappe il y a quelques années. Cette formalité simple permettrait d'attirer l'attention des futurs conducteurs sur des faiblesses le plus souvent faciles à corriger.

Sans oublier que les exploitants ne sont pas des experts en droit international. J'avais lu sur la Toile la mésaventure de cette jeune fille qui avait préparé, passé et échoué au permis de conduire en France (le coût de l'opération n'est pas négligeable) pour apprendre in fine que son permis, obtenu dans un pays étranger, était transposable en France, ce que ne savait pas ou n'avait pas voulu savoir l'auto-école où elle s'était inscrite. Une base de données convenable aurait permis d'avoir la réponse dès l'inscription, mais la candidate aurait évidemment gardé ses sous pour elle.


2°) Avoir droit à une formation théorique sérieuse.


Tout d'abord, un rappel de la réalité.

Sophie (c'est un prénom d'emprunt) est inscrite depuis deux mois dans une auto-école. Elle a commencé sa formation théorique. Trois fois par semaine, à l'heure prévue, elle arrive dans la salle de code, prend une fiche sur laquelle elle inscrira ses réponse. Elle ou un autre élève met en route le lecteur de DVD. La " série " défile, elle coche au fur et à mesure les réponses qu'elle croit justes. En fin de " série ", le DVD donne les bonnes réponses, agrémentées de commentaires. Sophie ne comprend pas toujours, ou parfois pense que la " bonne " réponse ne convient pas. A qui pose-t-elle la question ? A personne, puisqu'il n'y a pas d'enseignant disponible ni pour faire le cours, ni pour corriger les réponses. La seule personne présente est occupée au bureau à organiser le planning des cours, téléphoner, remplir les dossiers, recevoir les élèves ou leurs parents. Est-ce légal ? Absolument pas, mais tout le monde est content de pouvoir se satisfaire de ce système, administration comprise.

Sophie ne progresse pas. Elle fait toujours entre 4 et 8 fautes. Elle en parle à la secrétaire qui a toujours la même réponse : il faut continuer à t'entraîner. Facile !

Et tout cela pour un prix forfaitaire qui tourne autour de 200 euro, valable un an.


Qui peut prétendre que les " cours de code " d'aujourd'hui sont des " cours ". Il ne s'agit actuellement que ces séances de bachotage, ces séries sur DVD ne faisant qu'entraîner les élèves à répondre rapidement à des situations censées représenter la réalité. Si la plupart des enseignants seraient bien incapables de construire un cours (ce qui ne s'apprend pas au cours de la formation des futurs moniteurs et est difficile), on se demande pourquoi on n'emploie pas la vidéo qui serait tout de même plus conforme à la réalité, le déplacement en automobile étant avant tout un mouvement et non la succession de situations figées. Quant à la présence d'un enseignant, elle demeure obligatoire... théoriquement.


3°) Pouvoir conduire la voiture de son choix.


Pour des raisons financières, les auto-écoles utilisent des voitures petites ou moyennes, mues par des moteurs diesel, louées (fort peu cher, d'ailleurs) par les grands constructeurs nationaux surtout. Évidemment, ces véhicules sont dotés de boites de vitesse à 5 rapports, dans le but d'entrainer les élèves au maniement de la boite de vitesse.

Il faut bien dire qu'on est très conservateur dans le petit monde des auto-écoles. Donc, rares (comme expliqué plus haut, je me répète) sont celles qui utilisent des voitures à bi-carburation (essence-GPL) ou dites flex-fuel (essence-agrocarburant) malgré l'avantage financier et environnemental (qui reste discutable), sans parler des véhicules électriques ; tout aussi rares sont celles qui font le choix de la boite automatique (ou plus généralement ne disposant pas d'une commande de l'embrayage au pied). Il faut dire que, pour l'administration, la conduite d'une voiture de ce type est dévalorisée, et le permis " boite automatique " ne permet pas de conduire une voiture standard, sauf à passer ensuite un second examen pourtant d'une facilité déconcertante (mais dont on parle peu).

Ainsi, les élèves n'ont pas véritablement le choix, et un certain nombre d'entre eux peineront des heures et des heures, sous le regard incrédule et courroucé de leur formateur, pour arriver à réaliser correctement le démarrage avec patinage de l'embrayage, ou des démarrages en côte problématiques.


4°) Pouvoir changer de formateur et d'auto-école librement, et avoir un droit à passer l'examen.


Les auto-écoles sont de toutes petites entreprises. Pour beaucoup d'entre elles, l'exploitant est aussi le seul enseignant, son épouse étant chargée (sans forcément percevoir un salaire) de l'administration et de l'accueil des clients. Les autres ont un ou deux salariés, dont l'un peut prépare au permis A (la moto), activité beaucoup plus rémunératrice que la voiture (un enseignant, trois élèves, donc trois heures facturées pour une heure de salaire). Changer de formateur en cas de difficulté, ou d'incompatibilité d'humeurs est difficile.

Mais il est bien difficile de changer d'auto-école, pour une raison strictement administrative. Lors de l'inscription pour passer le permis, c'est l'auto-école qui se voit attribuer le droit de présenter un candidat, et non le candidat le droit de passer l'examen. Ainsi, autant il est facile de quitter une auto-école (elle y gagne une place d'examen) autant il est difficile de trouver, même en cas de déménagement d'un bout de la France à l'autre (j'ai eu une élève qui avait été inscrite à Nice, à 1.143 kilomètres selon GoogleMaps), une auto-école qui vous réinscrira car elle devra prendre sur son quota existant de places d'examen pour vous présenter. Dans les " bonnes " auto-écoles (bons formateurs, mais aussi bons élèves), ce sera un peu plus simple, mais dans les " mauvaises " (formateurs perfectibles, élèves difficiles), on aura toutes les chances de se voir proposer des leçons à n'en plus finir - la machine à facturer a trop souvent tendance à s'emballer. Quant à la présentation à l'examen, on risque d'attendre, et d'attendre encore.

Bref, il s'agit ni plus ni moins que de casser le monopole de fait des auto-écoles, en ouvrant le droit d'être candidat non aux auto-écoles mais aux élèves, et le droit d'enseigner non aux salariés des auto-écoles mais à ceux qui, titulaires d'un diplôme délivré par l'État, ont la compétence pour le faire. Autrement dit, faire la révolution, au moins !


5°) Avoir le droit de contester le résultat.


Une des particularités de l'examen du permis de conduire, c'est que son déroulement et ses résultats sont légalement incontestables. Il paraît d'ailleurs que les inspecteurs sont assermentés.

Pour l'ETG (épreuve théorique générale, le code), on se doit de faire confiance au matériel mis en œuvre, dont les défaillances, s'il y en a, ne font pas la une des journaux.

Pour l'épreuve pratique, c'est bien différent. L'examinateur est seul maitre à bord, après Dieu. Il peut, par exemple, mettre un terme au moment où il le juge opportun à l'examen. J'ai vu un élève-inspecteur (dans ce cas il travaille sous le regard d'un titulaire) mettre fin à l'examen au bout de 4 minutes (entre le " top départ " et le retour au lieu de départ) à la suite d'un comportement qu'il avait jugé inadéquat (chevauchement injustifié de ligne médiane non continue). Ce comportement fait ordinairement l'objet d'un simple rappel à l'ordre. Inutile d'intervenir, c'est l'inspecteur qui décide.

Il n'a pas non plus à justifier sa décision, beaucoup de jugements relevant en réalité de l'impression donnée. Et on peut très bien avoir des commentaires comme " allure insuffisamment dynamique ", ou encore " manipulation insuffisante de la boite de vitesses ". Il suffit alors de cocher les bonnes cases sur la grille (incroyablement complexe et imperméable au commun) d'évaluation et le tour est joué.

Et pour protéger l'examinateur, il est expressément interdit d'enregistrer, de quelque façon et sur quelque support que ce soit, le déroulement de l'examen. On peut suivre le lien suivant (http://www.cis.gouv.fr/spip.php?article1565) qui cite l'article 7 l'arrêté du 27 juin 2007 relatif aux modalités de l'épreuve pratique de l'examen du permis de conduire de la catégorie B et de la sous-catégorie B1 (J.O Num. 167 du 21 juillet 2007 page 12308, texte n° 3).


6°) Passer l'examen devant un examinateur lui-même formateur.


Le permis de conduire me semble être le seul examen qui se passe devant des examinateurs qui ne sont pas eux-mêmes formateurs. Pire encore, beaucoup d'inspecteurs sont des formateurs qui ont " échoué ", en ce sens qu'après quelques années de pratique de l'enseignement, prenant conscience du peu d'avenir qui existe dans cette profession et souhaitant avoir à la fois de meilleures conditions de travail et un salaire plus sûr et plus élevé, ils ont passé le concours d'inspecteur. On atteint parfois la caricature, l'examinateur donnant une véritable " leçon de conduite " tout au long de l'examen, le candidat étant quelque peu décontenancé par ce comportement où se multiplient les remarques, les conseils, les propositions...

Ne serait-il pas plus simple d'organiser des sessions d'examen où les formateurs seraient aussi examinateurs, ce qui mettrait un terme à ces relations malsaines existant entre deux professions qui dépendent l'une de l'autre et où les influences mutuelles ne vont pas dans le sens d'une formation plus efficace.


7°) Utiliser des moyens modernes et sûrs de formation.


Est-il à ce point utile de faire passer tant d'heures dans une voiture, alors qu'il existe des moyens beaucoup plus économiques, et pédagogiquement plus utiles, d'enseigner la conduite. Il s'agit tout simplement de copier ce qui se fait dans la marine ou l'aéronautique, c'est à dire d'utiliser des simulateurs de conduite dignes de ce nom. Mais quelle auto-école a les moyens d'un tel investissement ?


Sans oublier une chose, qui n'est pas anodine. Sait-on qu'aujourd'hui on peut louer une voiture équipée de doubles commandes et donner, sans aucune formation préalable, sans compétences particulières, des leçons de conduite à son neveu ou au fils de son voisin ? Voilà qui relativise le discours sur la formation dispensée par les auto-écoles...

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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 13:37

Je vous livre un texte écrit début 2004 et que j'avais intitulé "Dieu merci, nous n'y sommes pour rien". Il n'est pas d'hier. Malgré tout, sur le fond, il n'a pas tellement vieilli, et vaut peut-être comme contribution au débat (discret) sur la réforme du permis de conduire. Avous de vous faire une opinion.

Les chiffres de l'année 2003 sont donc, sinon excellents, du moins très bons pour ce qui concerne la baisse du massacre routier annuel. Cela en est au point que certains vont réclamer la baisse des primes d'assurances, ce qui se fera peut-être, mais plus tard, et si c'est possible…


A qui devons-nous ces vies sauvées, ces blessés légers au lieu de graves, ces drames trop ordinaires évités ? A la baisse généralisée de la vitesse (presque) uniquement due au fait que, hors une réglementation plus sévère, on a multiplié le "risque" d'être pris et puni.

Il aura suffi de quelques radars automatisés (10, 20, 50 actuellement, et près de 1000 promis dans deux ou trois ans) pour que les gens changent de comportement. Il aura suffi de la certitude non pas d'être "flashé" mais que la sanction ne soit plus évitable pour que les automobilistes aillent un peu moins vite, et surtout n'aillent pas plus vite qu'il n'est permis. Et aujourd'hui, il est possible de télécommander les radars, de les régler à 80 km par heure sur les routes les jours de pluie, ou à 80 km/h ou 90 km/h à l'approche des zones de travaux sur autoroute… Ainsi, dans ce domaine au moins, une règle obligatoire s'applique, non parce qu'elle convient à celui à qui elle s'applique mais parce qu'elle est une règle obligatoire. Tout un programme ! Il ne reste plus qu'à espérer la même chose dans le domaine du contrôle de l'alcoolémie (et la fixation du taux délictuel à 0,50 g/l).


Et nous, les moniteurs d'auto-écoles, que faisons-nous dans tout cela ? Rien, évidemment, de même que les inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière. Rien parce que nous n'existons pas en tant que pédagogues, rien parce que nos méthodes (notre pédagogie de caserne) et nos techniques d'enseignement (la répétition inlassable des mêmes gestes sur les mêmes parcours) sont inutiles voire nocives quand on parle de sécurité, rien parce que nous avons renoncé à agir sur les comportements pour ne pas alourdir les coûts de formation, rien parce que nous avons accepté la dévalorisation graduelle et inéluctable de notre travail, rien parce que nous continuons à rêver et à faire rêver nos élèves (de "élever", mais vers quoi ?) de cet extraordinaire instrument de liberté qu'est la voiture et son moteur à combustion interne. Nous nous sommes réduits à des "montreurs-de-comment-ça-marche", nous avons baissé pavillon devant une bureaucratie bornée et veule, nous avons choisi de vendre des formations au lieu d'enseigner, d'éduquer (de ex ducere, c'est à dire conduire dehors, conduire hors de l'obscurité et vers la lumière de la connaissance) nos élèves, nous avons choisi l'abaissement de nos qualités en les partageant avec les parents de nos élèves (la fameuse AAC, arme fatale contre les formateurs !), et nous voilà tout fiers de nous, puisque les auto-écoles n'ont pas eu le moindre effort à produire.


Mille cinq cents morts de moins sur les routes et nous n'y sommes pour rien. Ce qui se fera ou ne se fera pas aura donc lieu sans nous. Tant pis.

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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 10:25
M. Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan qui fut en son temps qualifié de costs killer - tueur de coûts, appelle aujourd'hui l'Etat au secours d'une industrie automobile française (et européenne) qui serait en danger. Il explique dans diverses interventions (il sera reçu par le nanoprésident dans les heures qui viennent) que son secteur, grand consommateur de crédit (à la consommation, une voiture sur cinq étant achetée à crédit), a besoin d'un engagement des pouvoirs publics pour faciliter l'accès des consommateurs à ce crédit, et permettre d'écouler la production des constructeurs. Il ne manquera pas d'expliquer qu'un salarié sur dix vit aujourd'hui de l'automobile, et que la mévente actuelle risque de toucher l'ensemble de l'économie qu'on appelle "réelle".

A court terme, on peut le comprendre. Si, en effet, on considère que si des automobiles sont construites, il faut pouvoir les vendre, et donc trouver des acheteurs solvables (soit directement, soit par l'accès au financement à crédit). Ainsi, plus on pourra vendre des voitures, à des acheteurs de plus en plus nombreux, plus on embauchera des ouvriers pour les fabriquer, plus les actionnaires sont contents, plus la croissance sera importante et assurée, et cela jusqu'à la fin des temps.


Mais on aimerait aussi que M. Ghosn raisonne à un peu plus long terme, et ne se contente pas de regarder les seuls cours de bourse ou le niveau des dividendes qu'il verse à ses employeurs-actionnaires.
A moyen terme, le raisonnement de ce PDG fait preuve d'une désespérante myopie. Comment peut-il faire semblant de croire que la solution à ses difficultés conjoncturelles se trouve dans la perspective de la vente d'une voiture à chaque habitant de cette planète? Comment peut-il faire semblant de croire que, en dehors du problème lancinant des carburants (fossiles, agro-quelque chose, ou "promis par la science dans les années à venir"), on pourra construire assez de routes et trouver assez de place pour loger sur cette planète 6 milliards de voitures? Comment peut-il se contenter d'arguments qu'un gamin de dix ans est capable de démonter, construit sur cette logique qui veut que les ouvriers doivent travailler, que s'ils fabriquent des mines anti-personnel ils doivent pouvoir le faire pour payer leurs traites, et que la guerre est donc nécessaire pour écouler la production...

Je n'oserait pas dire que M. Ghosn est un âne, bardé de diplômes et d'expérience du managment qu'il est. Je pense seulement qu'il nous raconte des âneries parce qu'il est incapable de nous dire autre chose. Je pense que, ayant toujours fabriqué des voitures, il pense qu'il faut continuer à en fabriquer, que ses actionnaires ayant toujours gagné beaucoup d'argent dans cette activité, il leur est indispensable de continuer à gagner beaucoup d'argent, que des progrès(?) ayant été fait depuis des dizaines d'années, on continuera à en faire quelles que soient les circonstances...

Je pense que M. Ghosn manque totalement d'imagination, et que sa bonne foi peut être mise en doute quand il argumente sur son souci de préserver l'emploi. Je pense que M. Ghosn - et tous les personnages de son acabit - se paie notre tête.
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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 21:28
Un autre site passionnant qui donne de multiples explications et des tas d'idées. C'est celui d'une association de Buc (Yvelines), une ville de 6000 habitants (donc comparable à Wissembourg), qui a pris le guidon par les cornes pour rendre la vie un peu plus agréable.

Allez donc y faire un petit tour, c'est bien fait et rafraichissant.
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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 20:23
Mon ami Pumpernickel a mis sur sa page un lien avec un site sur le vélo électrique fort intéressant (http://veloelectrique.free.fr/) qui donne ensuite accès au blog de son auteur qui raconte ses difficultés avec la police dans l'exercice de son mode de déplacement préféré. Si cela vous intéresse, vous pourrez y voir le commentaire que j'y laisse, ayant moi-même eu des difficultés avec les forces de (du) l'(dés)ordre.

Vous y verrez également pas mal de documentation et d'idées sur la manière de se déplacer ou de s'équiper. Bref, un site tout à fait utile et qui vaut le déplacement...
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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 10:34

Sans nouvelles d'Auto-plus, j'ai décroché mon téléphone et ai pu joindre sans difficultés le journaliste essayeur de l'engin dont j'avais déjà parlé.

A l'entendre, cet engin conçu pour pouvoir atteindre 90 km/h (allure selon lui autorisée partout en Europe) serait plus dangereux bridé à 45 km/h que capable d'atteindre cette vitesse de 90 km/h. J'ai eu droit à l'argumentaire classique (reprises, dépassements facilités - d'un groupe de cyclistes (sic), extirpation des encombrements, etc.). Rien de bien nouveau sous le soleil.

Libre à ce journaliste d'exprimer des opinions, mais il m'a semblé nécessaire de vous faire part de cette donnée: plus on peut rouler vite, plus on se sent en sécurité. CQFD.



Merci de bien vouloir transmettre le présent message à M. Jean-Luc Sala-Martin avec qui je viens d'avoir une conversation téléphonique ce matin.


Cher Monsieur,


Je vous remercie de m'avoir consacré quelques minutes ce matin au téléphone.

Évidemment, les arguments que vous avez développés ne sont pas de nature à me convaincre, leur valeur objective restant à démontrer. De plus, vous ne pouvez ignorer qu'ils sont essentiellement tenus par ceux qui vivent(?) de l'automobile et des autres moyens de transport motorisés, et que - c'est un exemple - la limitation de la vitesse a réduit la mortalité et la morbidité routière en raison de la formule physique indépassable de l'énergie cinétique (1/2mV2). Mais vous restez libre de vos opinions et des conséquences qu'elle peuvent produire.


Vous trouverez à l'adresse suivante http://leblogderegishulot.over-blog.com/article-25421777.html le texte du message que je vous avais envoyé et que j'ai fait paraître sur mon blog.


Je vous souhaite beaucoup de kilomètres aux allures qui vous conviennent en espérant que jamais ni vous ni d'autres n'auront à en déplorer les effets.


Meilleures salutations.

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"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux  l'autorité de personne alors c'est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie."
Platon.

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