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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 00:00
Dans un précédent billet, suivi d'un second renvoyant à des références qui auraient pu m'éclairer préalablement, j'avais évoqué l'arrivée très prochaine de TGV aux armes d'air France sur les voies de la SNCF, ou plus exactement de RFF (Réseau ferré de France).
Au fond, dans cette affaire, on ne pourra que se féliciter d'une chose: cela fera disparaître de nos cieux ces avions qui passent 80% de leur temps à atteindre leur altitude de croisière puis à redescendre vers le sol pour atterrir. On fait difficilement plus bête et plus inefficace, d'autant plus qu'on oublie qu'ensuite il faudra prendre le taxi, le bus, le métro pour se rendre en centre-ville...

Tout cela est bien loin de mon petit voyage vers une sous-préfecture du centre de la France, effectué il y a quelques jours grâce au train "sauce TER" devenu la norme depuis que la SNCF a abandonné les lignes secondaires à leur triste destin (non sans avoir préalablement arraché des centaines, des milliers de voies pour garantir l'irréversibilité de la bêtise et du gaspillage). Voiture unique, contenant les quatre éléments indispensable: une caisse, un moteur, des passagers et un conducteur. Et nous voici partis, à la vitesse de l'omnibus, pour une centaine de kilomètres qui seront effectués en moins de deux heures. Train de sénateur vers cette petite ville au centre d'une circonscription qui avait pourtant, jadis, élu une député écologiste.

Le matériel est confortable, bien installé, il y a même des crochets pour installer son vélo. Mais ce qui pêche, c'est la qualité de la voie (unique): visiblement, il y a bien longtemps qu'on n'a pas vérifié la linéarité et le parallèlisme des rails, et que le ballast aurait bien besoin d'un petit coup de jeune. Le résultat, c'est l'impression de faire le voyage bercé par un roulis qui n'est pas sans rappeler celui de nos bonnes vieilles 2CV Citroën qui ont fait le bonheur de nombreux conducteurs.

Le transport gratuit du vélo a un énorma avantage: à peine sorti, on peut (dans mon cas) déplier son vélo et se rendre, sans se soucier des transports en commun locaux ou du prix (exorbitant) des taxis, et se rendre à son rendez-vous - tout à fait agréable,alors que rien n'était moins sûr. Mais ça, je crois pouvoir le garder pour moi.

Les choses se gâtent pour le voyage retour. A 17h30, plus question de train pour rejoindre la grande ville où passe les grandes lignes classiques. On prend d'abord un autocar (là, le vélo pliant montre tout son intérêt) qui vous emmène à une gare, puis un minibus qui vous transporte à une gare TGV en pleine campagne. Vingt minutes de grande vitesse jusqu'à la correspondance, puis autre TGV qui me déposera autour de 22 heures à mon terminus. Re-vélo, et arrivée à la maison en fin de soirée. Globalement, un peu moins de 5 heures pour faire 300 kilomètres qui auraient pu être abattus en 4 heures au plus en voiture - mais j'avais un
livre à finir.

Je n'aime pas les voyages en autocar (j'ai le mal de mer dans ces engins rarement confortables et encore plus rarement conduits avec douceur, horaires obligent). En revanche, que bonheur de rouler à vitesse moyenne sur ces petites lignes de chemin de fer qui vous font découvrir la variété des paysages de cette France dite profonde. On peut y voir maisons, bâtiments des coopératives agricoles plus ou moins en état de fonctionnement, anciennes usines (une briqueterie, par exemple), et toute une gamme d'activités rurales (avec de nombreux embranchements ferroviaires abandonnés qui témoignent de l'importance du transport ferré il y encore quelques dizaines d'années) que nous cachent l'autoroute ou la ligne à grande vitesse. J'aurais voulu prendre, au vol, quelques photos dont vous auriez bénéficié, mais l'appareil était resté à la maison.

Dommage.
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16 septembre 2008 2 16 /09 /septembre /2008 08:55
C'est hier, lundi 15 septembre, qu'est mort chez lui, en Grande Bretagne, Richard Wright, merveilleux et discret claviériste du groupe Pink Floyd. Ainsi s'éteint le rêve de revoir sur scène le groupe mythique dont Syd Barrett (lui aussi décédé en 2006 mais qui avait quitté le groupe dès 1968) avait été l'âme.

C'était le 21 juin 1974. J'avais découvert, grâce à un camarade de fac qui était l'heureux possesseur d'une chaine hifi Dual et de l'indispensable casque d'écoute, cette musique étrange et fascinante de Pink Floyd. La chance avait voulu que le groupe se produise à une centaine de kilomètres de chez moi, dans une sorte de hall d'exposition habité essentiellement par les courants d'air. Nous avions fait le voyage à quatre dans la 4L (inconfortable mais heureuse époque!) de l'un de nous.

Curieusement, pas de démonstrations excessives, une salle pas tout à fait pleine, et comme une atmosphère de recueillement, les applaudissements eux-mêmes restant assez mesurés. En réalité, une assistance d'amateurs un peu éclairés d'une part, et d'adorateurs des produits jamaïquains d'autre part...

Mais quel spectacle! Quelle imagination dans le décor de lumières habitant l'espace! et quel son! Car c'était à l'époque où on commençait à parler de quadriphonie dont le destin (avorté) était de remplacer la stéréophonie, les disques étant pressés en conséquence sur quatre pistes. Plus jamais je n'ai réentendu Echoes sur quatre sources sonores, qui permettaient de faire tourner le son dans la salle. Un enchantement.

Me restent maintenant quelques disques, voire quelques compressions en MP3. Mais où est donc le son de Pink Floyd dans tout cela?

RH







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15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 16:14
N'ayez pas peur! Votre serviteur ne va pas se transformer en "analyste" ou en "gourou" de la Phynance, comme dirait le Canard enchaîné. Mais je voudrais quand même mettre mon grain de sel personnel dans le tourbillon financier qui se déroule sous nos yeux, qui en dit long sur la valeur des hommes et la solidité de leurs compétences.

Depuis quelques mois, alors qu'on nous répète à l'envi que le gros de la tempête est déjà derrière nous, nous constatons chaque jour qu'une nouvelle catastrophe vient s'ajouter à le précédente. Et ce matin, un des fleurons de Haute Finance new-yorkaise vient d'annoncer qu'il se déclare en cessation de paiements pour profiter de la législation américaine qui lui permettra d'échapper au moins provisoirement à ses créanciers (le fameux "chapter 11"). L'annonce faite par par la banque d'affaires Lehman Brothers suit le rachat de Merrill Lynch par Bank of America (qui ne fait que racheter des dettes irrécouvrables en réalité) pour éviter là aussi une faillite spectaculaire, tout comme la nationalisation de facto de Freddie Mac et de Fannie Mae (deux organismes de refinancement hypothécaire qui supportent in fine les créances "pourries" sur les emprunteurs impécunieux) il y a huit jours montrent, s'il en était besoin, que la puissance publique et les mastodontes de l'argent-roi semblent prêts à tout pour sauver le système. Cette dernière intervention du Trésor américain a d'un coup démultiplié la dette publique des Etats-Unis en la faisant passer de 9 500 milliards à 14 000 milliards de dollars - excusez du peu.
Les chiffres ont de quoi donner le vertige, d'autant plus que la plupart des "observateurs" prédisent d'autres catastrophes, d'autres faillites. En France comme partout, malgré les affirmations de nos distingués reponsables, c'est un peu partout la panique: la Société générale aurait déjà perdu un peu moins de 5 milliards d'euro (autant que le coup de poker menteur du regrettable Kerviel!), et le Crédit agricole (dont on ne doute pas que ce genre d'opérations soit son activité fondamentale) au moins 6 milliards d'euro. Et ce n'est qu'un début. Déjà, des plans sociaux sortent du chapeau des conseils d'administration, et les DRH commencent la chasse aux candidats au départ volontaire ou à la retraite anticipée agrémentée de primes qui sont, bien évidemment, proportionnelles à la place dans la hiérarchie...

Inutile d'être devins pour imaginer ce qui va se passer dans le "monde réel". Quand le fils de famille dévoyé perd sa chemise à la roulette, on vend les bijoux et le manoir pour éponger les dettes. De la même façon, tous ces habiles banquiers, incapables de résister à des perspectives de gain qui font exploser les calculettes, vont aller expliquer à leurs clients et aux entreprises qu'ils ont pour travail de financer que les temps ont changé, qu'on ferme le robinet et qu'il faudra bien trouver quelqu'un d'autre pour distribuer l'argent.

Banquiers incompétents, fascinés par l'argent et junkies des taux de rentabilité, financiers qui ont voulu croire que les arbres devaient monter jusqu'au ciel, charognards fort peu émus par des réalités dérangeantes et décidés à faire croire à tout un chacun qu'il faut s'endetter aujourd'hui pour ne pas rembourser demain, aigrefins qui font valser les billets de banque et étranglent sans un clignement d'oeil les "petits débiteurs" alors qu'ils les ont acculés au désespoir, toute cette clique se retrouve dans les salons capitonnés et les bureaux spacieux des princes qui nous gouvernent pour quémander l'argent qui doit effacer leurs forfaits. Et tout cela au nom du sauvetage du marché, de la concurrence libre et non faussée...

Comment ne pas s'étrangler de colère, quand on sait qu'en dernière analyse ce sont les contribuables qui paieront, les salariés qu'on licenciera, les consommateurs qu'on taxera, mais plus encore les pauvres des pauvres, les habitants de ce tiers-monde exangue qui, sous une forme ou sous une autre - que deviendra l'aide publique ou privée aux pays pauvres quand il fudra payer la facture?

Je dis souvent, après d'autres, que quand les riches se font la guerre ce sont les pauvres qui meurent. J'ajouterais volontiers que quand les riches font de mauvaises affaires, ils vont demander aux pauvres de leur prêter de quoi recommencer. Et les pauvres... ils mettent la main à la poche!

C'est fini pour aujourd'hui.
.

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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 21:18
Les choses sont claires désormais. D'un même mouvement de menton, le nanoprésident et le pape nous expliquent ce qu'est la véritable laïcité, et quand l'un promet de faire régner l'ordre dans la rue (avec un succès jusqu'ici très relatif) et dans les esprits (en fichant ceux qui seraient susceptibles de semer le trouble), l'autre remet chacun à sa place dans son église en ouvrant largement la porte à ceux dont la pratique (messe en latin et autres) sert de cache-misère à une offensive idéologique délibérément réactionnaires et renvoie à leurs illusions ceux qui souhaitaient ne plus ostraciser les "déviants" désireux de s'intégrer (homos en tous genres, divorcés remariés, etc.). Dieu (!) merci, cela ne sera pas de nature à décourager ceux qui, au nom de leurs convictions, poursuivront leur chemin vers la justice ("Heureux ceux qui ont soif de..."), condition première de la paix ("Heureux les artisans de...").
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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 08:22
Je me suis peut-être une peu planté dans un précédent mot publié ici. Au hasard, je suis allé me promener sur le site de Médiattitudes qui fait une analyse bien intéressante des conséquences, dans le domaine de la production de CO2, de l'usage de divers moyens de transport. Et les conclusions qui en sont tirées ne sont pas inintéressantes...

RH
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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 21:50
J'avais pris le risque d'un mot sur la Géorgie, dont la partie de population strictement géogienne avait partiellement échappé aux attentions staliniennes (purges, massacres, famines, déportations...) à cause de l'origine géorgienne du personnage.

Pour en savoir plus, on peut aller faire un tour du côté des encyclopédies sur papier ou sur écran. On peut aussi podcaster (balado-diffuser) l'émission toujours intéressante de Patrick Pesnot sur FranceInter où il évoquait samedi dernier la situation dans ce Caucase qui nous est bien lointain et tout aussi incompréhensible. Je vous donne l'adresse du site sur lequel vous pouvez retrouver cette émission.
Certes c'est mis en scène, mais c'est bien fait et le côté "mystères et confidences" est pleinement assumé. De plus, les choix musicaux sont toujours judicieux et de bon goût, ce qui permet d'échapper à la coupure musicale à base de Carla B.

RH

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8 septembre 2008 1 08 /09 /septembre /2008 21:57

C'est fait, ou presque. D'ici peu de temps, moins de deux ans tout au plus, Air France-KLM (la société, ne l'oublions pas, est franco-néerlandaise et a son siège dans un paradis fiscal), vraisemblablement associée à Véolia ("environnement", transports, etC.), affrétera des trains sur les lignes à grande vitesse internationales (Paris-Londres, Paris-Bruxelles-Amsterdam, Paris-Vintimille et quelques autres certainement) et entrera directement en concurrence avec la SNCF et les autres compagnies nationales, privatisées ou pas, qui existent en Europe.

La raison avancée est que sur les distances courtes (autour d'une heure de vol) et les destinations desservies par le TGV actuel, et les autres trains à grande vitesse dont les lignes devraient être développées dans l'avenir, l'avion n'est plus rentable, en partie du fait de la hausse du coût du carburant. De plus, du point de vue du voyageur, les contraintes liées à la sécurité (délais d'enregistrement démesurés) et les délais de transport entre les grands aéroports et les villes augmentent inconsidérément les temps de parcours, poussant une bonne partie de la clientèle vers le train. Par ailleurs, cela est en conformité à l'ouverture à la concurrence (la fameuse concurrence qui distribue ses bienfaits de par le vaste monde) des lignes de chemin de fer internationales le 1er janvier 2010.

Au fond, il n'y a rien de scandaleux à cela, si on considère par exemple la seule production de CO2 par passager : jamais le turbo-réacteur, mêm peu vorace, ne pourra concurrencer le moteur électrique à l'excellent rendement connu depuis des lustres.

Mais cela laisse tout de même rêveur.

Si le train est plus économique que l'avion, pourquoi ne pas avoir, depuis l'ouverture du tunnel sous la Manche, fermé définitivement les liaisons aériennes entre Londres d'un côté et Paris et Bruxelles de l'autre ? Pourquoi avoir continué à investir dans des installations aéro-portuaires et des avions dont on constate aujourd'hui qu'ils coûtent trop cher ? Pourquoi ne pas avoir consacré tout ou partie au moins des sommes ainsi gaspillées à la prolongation ou à la création de lignes ferroviaires qu'on nous promet aujourd'hui pour dans quinze ou vingt ans (voir les " décisions " du " Grenelle de l'environnement ") ? Pourquoi avoir dans le même temps poursuivi une politique nationale d'abandon du chemin de fer pour la faire reposer sur les collectivités locales qui doivent se substituer à la puissance publique ? Et pourquoi, surtout et peut-être avant tout, faire entrer dans cette opération d'envergure un groupe comme Véolia dont le but ne sera pas, parce que cela ne peut pas l'être, de remplir une mission au service du public mais de gagner, comme c'est la règle, un maximum d'argent dans un minimum de temps ?

De ce genre de politique, il n'est pas difficile de penser qu'elle est une destruction systématique et délibérée du service du public, de tous les publics, au profit des opérations les plus rémunératrices pour une petite catégorie d'individus, d'actionnaires plus précisément.

Et tout cela sous nos yeux, devant nos bras ballants.

 

RH

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8 septembre 2008 1 08 /09 /septembre /2008 08:49
Je vous ai parlé de NATIXIS, cette banque d'investissement qui cherche des investisseurs en leur offrant ses titres pour pas grand'chose, avouant par là-même la valeur (financière) qu'elle s'attribue à elle-même. Pour votre seule information, je voudrais rectifier ce que j'écrivais il y a trois jours: la valeur de l'action, telle que la détermine le marché, est tombée à environ 3,60 euro, et il n'est pas interdit de penser que la dégringolade continue. On se rapproche donc des 2,25 euro par action offerts pour l'augmentation de capital.
Qui osera encore dire que nos banquiers sont incompétents?

A propos de compétence, nouvelle émission économique hier soir sur Paris-Inter. Il s'agissait une fois de plus d'expliquer les tenants et les aboutissants de "la crise" et de trouver les solutions pour "en sortir". Sur le fond, que pouvait-on dire de plus que tout ce qui a été dit et écrit - des kilomètres de rayonnages sur toutes les bibliothèques du monde - depuis des années? On avait face à face deux spécialistes, deux "experts": un responsable de la CGT, et un économiste distingué... appointé par NATEXIS. Dommage qu'il ait manqué de temps, il aurait pu nous parler des raisons pour lesquelles son employeur court après les sous, et a même annoncé un plan social pour réduire ses effectifs. Dommage, dommage...

RH
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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 08:15

Ce sont environ deux millions de "chineurs" qui vont parcourir les trottoirs de Lille ces deux jours, y ingurgitant à l'occasion quelques tonnes de frites et de moules arrosées d'une quantité non déterminable de bière et autres liquides plus ou moins alcoolisés. Nul doute que ce sera un succès et que vendeurs et acheteurs rentreront chez eux contents de leur journée et des bonnes affaires réalisées.


Une autre braderie a lieu en ce moment, après un autre événement financier passé inaperçu.


Après avoir perdu beaucoup d'argent dans des aventures financières américaines (les fameuses " subprimes " qui devaient pourtant rapporter des fortunes) mais voulant tout de même s'offrir une banque italienne qui devrait lui permettre de conforter sa situation nationale, européenne et mondiale (la fameuse " croissance externe "), le Crédit agricole a lancé une opération d'augmentation de capital. Il s'agit également de revenir à des ratios financièrement acceptables, ce qui se prononce, dans le langage des banquiers, " améliorer ses ratios prudentiels et conserver sa flexibilité financière ". En un mot, après avoir gaspillé l'argent, on demande à autrui de vous aider en mettant la main à la poche.

Une autre banque est en train d'essayer de se sortir d'affaire. Il s'agit de Natixis, une banque d'affaires et d'investissement, filiale aujourd'hui du groupe Banques populaires et du groupe Caisses d'épargne (qui y ont fusionné leurs deux banques d'investissement respectives), qui fut jadis un des bras armés, sous le nom de BFCE (Banque française du commerce extérieur), de la politique de la France en matière d'exportation/importation. C'était au temps où l'état avait une politique et des ambitions, temps révolu puisque c'est au " marché " de résoudre désormais de ce genre de problèmes.

Cet établissement, introduit en bourse fin 2006 au moment de sa création, offrait à l'époque ses actions pour un peu moins de 20 euro pièce. Moins de deux ans plus tard, la même action valait autour de 6 euro, soit une belle dégringolade, même dans ce monde dangereux et fou qu'est la bourse. Aujourd'hui, pour 2,25 euro, cette banque brade ses actions et espère trouver un peu moins de 4 milliards d'euro, somme plutôt respectable pour une société au capital de 2 milliards d'euro.


Une fois de plus, l'expertise de nos grands financiers semble prise en défaut, et les déclarations d'une certaine ministre des finances sur cette crise qui ne devait pas toucher la France (comme celles sur l'inflation, la croissance, le commerce extérieur – liste non exhaustive) paraissent quelque peu décalées. C'est Michel Jobert, ministre de gouvernements de droite comme de gauche, qui disait que " la France pèse peu ". Je ne sais ce qui reste de la grandeur passée ou présente de la France, j'ai des craintes pour son avenir, mais je crois pourvoir dire que les propos de nos grands banquiers et de leur représentante gouvernementale ont le poids des paroles verbales qu'il vaut mieux oublier, surtout quand on est chômeur non indemnisé, smicard à temps partiel contraint, ou que votre trop petit revenu vous interdit d'avoir accès à un logement décent...


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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 09:19
Je m'étais donc trompé. La perspective d'un litre de gas oil (gazole, pour les francophones) à 2 euro pour Noël semble s'éloigner, et cela va rassurer ceux qui ne peuvent pas faire autrement que de prendre leur voiture pour se déplacer ou qui ne supportent pas les transports en commun. J'ai rencontré il y a quelques jours une personne qui me disait avoir vécu une dizaine d'années à Paris et n'avoir jamais pris ni le métro ni le bus, mais exclusivement sa voiture, voire le taxi. Natif et amoureux de cette belle ville, il a fallu que je me retienne pour ne pas lui dire à quel point elle fleurait bon sa province... C'est mon chauvinisme à moi, qu'on me pardonne cette mauvaise pensée.

Revenons au pétrole. Ainsi, malgré la crise (quelle crise?) en Géorgie, sans compter les luttes intestines et les conflits ouverts en cours dans tout le Caucase, malgré le cylone Gustave qui a vidé la Nouvelle-Orléans d'une bonne partie de ses habitants (pour montrer aux Etats-uniens que leur gouvernement savait prendre et appliquer les bonnes mesures), malgré les (in)certitudes sur les effets de la crise économico-financière aux Etats-unis et la politique qui sera suivie par l'élu de novembre prochain, malgré la crise alimentaire qui frappe si durement les populations pauvres sur les cinq continents, tout a l'air de se calmer sur ces marchés pétroliers où se fait et se défait l'avenir du monde. Parallèlement, on nous explique que le "prix" du dollar remonte puisque le "prix" de l'euro baisse par un effet de vases communicants à la fois simple et obscur. Tout va mieux, donc, et l'annonce d'un croissance "d'au moins 1%" en 2008 en France passe pour une excellente nouvelle.
Est-ce à dire que le problème est réglé pour un bon moment? Rien n'est moins sûr, rien n'est plus difficile à affirmer, et ce ne sont pas les contorsions verbeuses des économistes (ceux à côté desquels les météorologistes passent pour de très sérieux et incontestables scientifiques) qui nous rassureront. Nous savons désormais que la découverte d'un El Dorado gazier ou pétrolier n'est rien en comparaison de la consommation de notre occident repu ou d'un orient affamé, du pillage éhonté des richesses du monde au profit d'une oligarchie sans mémoire, sans morale, et certainement sans avenir.

RH
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"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux  l'autorité de personne alors c'est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie."
Platon.

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