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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 15:11

L'ancien directeur de Libération, Vittorio de Filippis, a donc été arrêté au petit matin chez lui, devant femme et enfants choqués, menotté, embarqué au commissariat, fouillé au corps (fouille au cours de laquelle on peut s'assurer manuellement que la personne arrêtée ne dissimule rien, y compris dans la totalité de ses orifices naturels), puis présenté à un juge d'instruction. Tout ce remue-ménage pour une relativement vieille histoire de plainte en diffamation , si j'ai bien compris, d'un quidam qui aurait lui-même eu des difficultés avec la Justice dans une affaire de proxénétisme.

Amis de la poésie, bonjour !


Et de l'UMP au PS, tout le monde y va de son indignation, tandis que des policiers rejettent la responsabilité de la procédure sur le juge, ce qui à la fois bien pratique et assez à la mode, tandis que le ministère de la justice observe une position prudente sur le thème " nous n'avons rien vu, et de toutes façons c'est le juge qui décide... "


Tout ce raffut est certainement justifié. Mais on ne peut s'empêcher de penser que si le personnage interpelé n'avait pas été journaliste, tout cela n'aurait certainement pas fait autant de bruit. Ceci dit sans manquer de respect aux membres d'une profession tout aussi honorable que les autres.

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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 15:07

Heureuse nouvelle hier samedi 29 novembre. Deux partis politiques sont nés.


Le premier, dénommé Gauche moderne, est créé par Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse et " ancien socialiste " comme l'indique Wikipédia. Ce nouveau parti, qui proclame son attachement à la majorité présidentielle, se veut le lieu d'accueil des socialistes déçus par le PS et qui veulent, tout en restant socialistes (ce que dit être encore le maire de Mulhouse), souhaitent être partie prenante de l'action du nanoprésident et de son gouvernement. Bref, il s'agit d'aller ramasser à gauche des gens que le pouvoir pourrait séduire, au prix de la fidélité à leurs convictions. Ce n'est pas nouveau, on a toujours connu cela.


Le second s'est baptisé Le parti de gauche, et se situe entre un parti socialiste désormais bien placé au centre-gauche (où la concurrence sera rude avec un François Bayrou qui a du mal à ne pas être au centre-droit), et un Parti communiste qui n'en finit pas de survivre et un Nouveau parti anticapitaliste (NPA... Nulle part ailleurs ? Est-ce drôle) bien décidé à hâter sa fin. On trouve dans ce Parti de gauche un grand nombre de socialistes qui dénoncent le social-libéralisme du PS, et on y trouvera aussi des anciens communistes, des anciens trotskystes, des syndicalistes qui veulent retrouver l'élan de la gauche des années 70 et 80 et de l'Union de la gauche.


Ces deux organisations que tout devrait opposer ont pourtant un étrange point commun : la couleur qu'ils ont choisie pour orner leurs meetings, une sorte de mélange entre le rouge et le bleu, un violet un peu " prune " pas vraiment joyeux.


Mais qui donc a copié l'autre ?

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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 08:33
Comme chacun le sait, le siège du Parti socialiste est situé rue de Solferino, à deux pas de l'Assemblée nationale - où, pour peu qu'on en ait le courage, on peut se rendre à pied. Comme le rappelle Wikipedia, l'immeuble, un bel hôtel particulier, a été acheté non à un particulier inconnu ou à un investisseur immobilier mais à la GMF, la Garantie mutuelle des fonctionnaires, un organisme qui n'a jamais manqué de liens directs ou indirects avec la gauche socialiste.

Auparavant et depuis 1937, le siège du PS (à l'époque SFIO) était situé dans le 9ème arrondissement, un quartier plus populaire que le 7ème, dans des locaux acquis par le journal Le Populaire en 1936, le grand quotidien socialiste de l'avant-guerre dont la parution cessera en 1970. Ce petit immeuble du 12 cité Malesherbes est aujourd'hui le siège de la Fondation Jean Jaurès.

L'Express annonce que Ségolène Royal, en cas de victoire au scrutin de demain qui doit désigner le futur Premier secrétaire du PS, aurait l'intention de revendre le siège actuel du PS pour réinstaller le parti dans un autre immeuble situé sur une ligne de métro desservant directement l'Assemblée nationale (la station qui porte le même nom s'appelait il y encore peu Chambre des députés), c'est à dire la ligne 12 qui va du sud (Mairie d'Issy) au nord de Paris (Porte de la Chapelle). Au fond, pourquoi pas, si on considère que le siège actuel ne correspond plus aux besoins (pour les moyens, le PS ne doit pas en manquer, vu le nombre de ses députés et autres élus), et surtout si on souhaite rompre avec le passé et ceux qui en ont les animateurs.

Si je devais donner un conseil sur le lieu du futur siège du PS, pourquoi ne pas choisir la station Vaugirard, du nom d'une des plus longues rues de Paris (en restant dans la même rue, les ennemis d'aujourd'hui pourraient rester assez éloignés les uns des autres) et des anciens abattoirs où on abattait essentiellement des chevaux, ce qui pourrait convenir à un bon nombre de vieux chevaux de retour dont Mme Royal a plus qu'envie de se débarrasser.
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15 novembre 2008 6 15 /11 /novembre /2008 17:20
Je ne sais si elle effraie ou chevèche, mais c'est bien une pauvre chouette que j'ai ramassée ce vendredi sur le bord de la route en rentrant du travail. Rapportée à la maison à la fois pour en montrer la beauté fracassée aux enfants et pour lui donner sa place en l'enterrant dans le jardin (où se trouvent déjà lapin, cochon d'Inde et quelques chats), c'est mon grand fils qui s'est aperçu qu'elle était baguée. Je la montrerait donc dès lundi au plus proche vétérinaire qui me dira ce qu'il faut faire.

Le tribut payé par la nature n'est pas près d'être épuisé. Et ce n'est vraiment pas chouette.
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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 08:32
J'ai essayé d'évoquer le sens que pouvait avoir à mes yeux la commémoration d'un évènement. Mon camarade Pumpernickel en parle avec son talent habituel et je vous invite à profiter de sa prose toujours incisive et de ses remarques qui devraient, comme d'habitude, nous éclairer un peu.
Si M. Kaspi (entre autres agrégé d'histoire) considère qu'on commémore trop, il oublie une chose qui me saute brutalement aux yeux, alors que je prépare la liste des cadeaux de Noël...
Noël, commémoration. Pâques, commémoration. Toussaint, commémoration. Aïd el kébir, commémoration. Yom Kippour et Soukkot, commémorations. Depuis la nuit des temps, les religions (et je me suis contenté de celles sur lesquelles j'ai de misérables lumières) commémorent, se souviennent, produisent du symbole et du sens pour la vie des hommes en leur rappelant leurs origines et les étapes du déroulement des événements qui les construisent. C'est d'ailleurs grâce à cela que certaines ont survécu, que certains peuples ont traversé le temps et les vicissitudes de l'histoire, en refusant d'oublier et en marquant le temps au moyen de la célébration des dates et des souvenirs.

Dans 1984, le héros de l'histoire a pour travail de réécrire sans cesse les événements historiques pour les mettre en concordance avec le temps présent, toujours changeant, toujours fuyant. On garde les vérités nouvelles, et les vérités obsolètes sont brûlées dans le trou de mémoire où sont jetés les documents à détruire, à oublier - en fait, ils sont censés ne jamais avoir existé. N'est-ce pas la preuve que la mémoire serait le pire ennemi du totalitarisme, que tout doit être fait pour que l'esclave moderne qu'est le consommateur ne puisse vivre que dans le présent, un présent sans consistance, sans épaisseur, sans avenir?

Je l'ai dit, je ne tiens pas à passer ma vie devant les stèles et les monuments aux morts (d'ailleurs, on pourrait aussi célébrer les vivants), mais je crois d'une gravité scandaleuse le fait qu'on semble vouloir éliminer (sans l'avouer, bien sûr) de notre mémoire ce qui fait notre histoire, individuelle ou collective. On semble... on voudrait que cela ne m'étonnerait pas plus que cela, il suffit de voir de quelle manière notre ministre de l'Education nationale va traiter l'enseignement de l'histoire dans les lycées.
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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 17:17
N'étant pas membre du Parti socialiste (qui demeure membre de l'Internationale socialiste après avoir été Section française de l'Internationale ouvrière, la Seconde Internationale), je ne devrais pas avoir à faire des remarques ou à donner des conseils à ses dirigeants ou à ses militants-adhérents. Ceci posé, c'est évidemment ce que je vais faire.

Ne pourraient-ils pas prendre conscience du fait que si le ridicule et le retournement idéologique n'ont jamais tué en politique, il n'en demeure pas moins qu'on est comptable de la confiance de ses électeurs et des intérêts qu'ils vous ont demandé de défendre. Si 47% des électeurs qui se sont exprimés il y a 18 mois en faveur de Mme Royal (j'en étais, faute de mieux) l'ont fait pour qu'une politique de gauche (favorable aux plus faibles, quitte à mécontenter les plus forts) soit sinon menée du moins proposée, il apparaît plus que déplacé de voir la même Mme Royal (et la plupart des dirigeants socialistes) accepter qu'une politique de droite soit menée et nous mène au désastre économique et social.

Qu'on pense qu'il faut "sauver le système bancaire", passe encore, puisque ce système nous tient tous et nous soutient comme la corde soutient le pendu, mais que la perspective d'une retraite à 70 ans apparaisse sans que ces dirigeants socialistes trouvent le temps d'une protestation autre que de pure forme, c'est tout simplement scandaleux et inique.
Sauf à croire que le métier d'homme ou de femme politique, qui commence souvent tard, soit à ce point reposant qu'on veut, d'une manière ou d'une autre, en profiter un peu plus longtemps en s'assurant un style de vie des plus agréables. Je n'oserait le croire.
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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 17:02
...qui signifie: je me souviens avec les autres. Commémorer, c'est à la fois un acte de mémoire, une lutte contre l'oubli, et un acte social, qui construit des relations entre les hommes et avec leur passé.

On commémorerait trop dans notre beau pays, et il faudrait y remettre bon ordre. Et dire que c'est un historien qui arrive à une telle conclusion!

Je ne suis pas fanatique des prises d'armes, des défilés martiaux ou des dépôts de gerbes, tous uniformes rutilants du préfet en gants blancs au général chamarré en passant par le garde-champêtre moustachu. Se souvenir est non seulement un devoir mais aussi une nécessité. "En oubliant le passé, on se condamne à le revivre" dit Xavier Daeninckx en exergue de Meurtres pour mémoire,exprimant là l'absolue nécessité de se souvenir afin d'éviter de retomber dans les mêmes erreurs, les mêmes errements.

Nous sommes le 10 novembre 2008. Demain, on célébrera le 90ème anniversaire de l'armistice de 1918 qui mettait fin à une guerre qui devait être la dernière, hier soir commençait, il y a 70 ans, la Nuit de cristal, le plus grand pogrom qu'ait jamais connu l'Allemagne et qui faisait monter d'un degré vers la gigantesque boucherie de la seconde guerre mondiale. Est-ce trop que de commémorer les deux évènements, l'un et l'autre, pour entretenir dans nos esprits que la paix n'est pas l'état naturel des relations entre puissances, que le respect d'autrui n'est pas l'état naturel des relations entre êtres humains, mais que l'une et l'autre se construisent pas à pas, jour après jour?
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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 16:41
Je ne sais plus quel ministre (je crois que c'est le Commissaire général à l'identité nationale) nous a récemment expliqué - j'ai écouté cette ânerie d'une oreille très distraite - qu'il fallait faire une pédagogie de l'Hymne national, en gros expliquer à nos chers enfants le sens et la portée de ce qui s'est d'abord appelé "Chant de guerre pour l'armée du Rhin".

Comme je doute fort que le personnage en question connaisse la totalité du texte de ce qui apparaît aussi comme un véritable appel au meurtre de ceux qui ne voient pas le monde à notre façon, et comme je dois confesser que moi non plus tout en pensant que je ne suis pas le seul, je me permets de vous renvoyer à cette page de Wikipedia qui vous permettra soit de rafraîchir votre mémoire, soit de goûter un texte dont on nous dit qu'il faut en faire la pédagogie.

Bonne lecture.
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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 16:16
Peu m'importe au fond que les nombreux et récents "sabotages" dont ont été victimes les installations de la SNCF soient le fait d'anciens employés cherchant à se venger (?!?!) ou d'un groupe de "terroristes", voire de quelques imbéciles qui ne pensent pas au risque qu'ils font courir à autrui. Les destructions de caténaires et autres obstacles posés sur les voies de nos glorieux TGV (que le monde nous envie à défaut de les acheter en masse) font apparaître un autre problème à mes yeux bien plus grave.

Un incident technique, et c'est tout le trafic qui est perturbé, des milliers de personnes qui errent sur des quais bondés, une organisation qui semble incapable d'agir ou même de renseigner les gens. Il y a quelques jours, c'est la fille de nos amis qui a passé quelques heures bloquée au Mans qui apprenait tous les quarts d'heures que le train allait partir "dans moins d'une demi-heure"... mais cela a duré toute la soirée.
Voilà où nous mène un système qui ne fonctionne que quand tout va bien, et qui a définitivement oublié que l'accident et possible, un peu comme ces funambules de la finance qui ont voulu croire que les cours de bourse ne peuvent que monter, les profits gonfler, le marché se développer indéfiniment. Un système qui croit que la technique est tout, et qu'il suffit d'empiler les ordinateurs les uns sur les autres, de mailler leur réseau sur tout le territoire, et d'installer un terminal devant chaque employé pour tout résoudre.

Et si c'était une action concertée? Et s'il s'agissait de nuire à la société toute entière? Comme ce serait simple, comme ce serait efficace!
Il suffirait de quelques équipes, bien mobiles, ne manquant pas d'imagination, et disposant d'un matériel simple et bon marché. Elles feraient sauter quelques caténaires sur les grandes lignes TGV, avec en prime la même manoeuvre sur quelques grandes lignes principales qui servent de soupape de sûreté en cas de problème, elles saboteraient aussi des lignes EDF alimentant les cinq plus grosses agglomérations françaises (une ou deux par ville suffirait à faire sauter les fusibles de l'inter-connection générale), elles pourraient même s'attaquer aux points névralgiques de ce téléphone portable dont plus personne ne peut se passer... et tout cela le jour des départs en vacances de Noël.

Mon petit scénario est relativement simple à mettre en oeuvre et peut être exécuté par une centaine de personnes, ce qui est relativement peu. On peut ne pas souhaiter le voir se réaliser. Mais il montre bien à quel point nous avons construit une société vulnérable, prisonnière de son progrès technique, et susceptible de s'effondrer au moindre incident.
Et comme j'aime l'humour noir, je n'ose pas imaginer la situation si nous devions avoir en prime la neige, le gel, et pourquoi pas pire, comme la crise financière...
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6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 19:46
Le résultat était autant souhaité qu'attendu. Dieu (God bless America!) merci, il est incontestable, et on est loin de la honteuse situation d'il y a quatre ans.

Une chose va me rester de ces heures: les larmes d'un certain Jesse Jackson au milieu de la foule, défenseur infatigable des droits civiques et de ceux de la communauté afro-américaine depuis des années (Le Monde du 06/11/2008, page 3), à l'annonce du résultat.

Je me souviens d'un mois de mai 1981, et de l'accolade entre François Mitterrand et Pierre Mendès-France, et des larmes versées par celui "sans qui rien de tout cela n'aurait été possible".

Obama ne pouvait que nous faire espérer. Il ne peut que décevoir désormais. Pour faire mentir cette atroce vérité, il a seulement besoin qu'on ne lui demande pas tout, tout de suite, voire l'impossible. Il a seulement besoin des citoyens américains, mais aussi des citoyens du monde s'il veut changer un peu la société américaine de l'argent-roi. 
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"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux  l'autorité de personne alors c'est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie."
Platon.

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